C’est dans un minuscule cinéma d’allure antique, un peu caché en marge d’un grand boulevard, que je me suis rendu dernièrement. Entre couloirs exiguë et moquette délabrée, on ne pouvait rêver meilleur décor pour savourer le dernier film de Jim Jarmush : Only Lovers Left Alive. On le saura, j’aime beaucoup les réinterprétations de mythes emblématiques ; et plus que tout, j’adore les vampires. J’attendais donc beaucoup de ce film, dont on m’avait dit du bien.

Only Lovers Left Alive évoque plus qu’il ne raconte la vie nocturne de deux amants vampires. Adam, le plus jeune, vit dans une grande baraque abandonnée de la ville fantôme de Détroit. Radicalement solitaire, il compose et joue une musique sombre et envoûtante, qu’il laisse parfois filtrer au reste du monde. Ève, de quelques siècles son aînée habite un appartement de Tanger encombré de centaines de livres accumulés depuis des éons. Il vit complètement reclus dans les ténèbres de sa dépression suicidaire, elle moins. L’un comme l’autre se nourrissent de sang en poches médicales mais l’approvisionnement est difficile, et la nourriture comestible est rare. Malgré la distance qui les sépare, les deux amants sont liés dans l’éternité.
Saint_Epondyle
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le 26 mars 2014

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