Il faut peut-être avoir lu les livres d'Ann Rice sur la communauté de vampires menée par le charismatique Lestat pour rentrer totalement dans ce film lent et contemplatif d'où l'histoire est la grande absente. Car il ne se passe pas grand-chose dans la vie de ces oisifs centenaires qui aiment bien se jeter un petit verre de rouge derrière le jabot. Ils ont choisi des endroits où ils peuvent passer inaperçu, Detroit ou Tanger, écoutent ou font de la musique planante, ne sortent guère que pour piller les réserves de sang des hôpitaux, et s'aiment à distance, c'est plus romantique. Surgit un jour une vampire emmerdeuse, aucune communauté est à l'abri, et il faut déménager. C'est tout le suspense que vous aurez. En fait, il semblerait que le seul intérêt, ça soit de rendre vraisemblable l'existence de ces dandys dépressifs, de s'amuser à leur attribuer la paternité de nos chefs d’œuvre immortels, style Hamlet, et de parsemer ce récit de somnambule de détails incongrus, portraits de Shakespeare, guitares vénérables ou gestes-éclairs rompant la monotonie du rythme lent lent lent des images. Pas désagréable, si on aime la compagnie de gens qui ont deux de tens'...