Impitoyable de Clint Eastwood a marqué les esprits dans le renouveau du western surtout pour l’inversion des rôles et son ton pessimiste. D’autres sont ensuite arrivés depuis les années 2000 variant le genre et encore récemment avec une refonte des codes, «The homesman» «The dark valley» ou encore l’horrifique «Bone Tomawak», et «Gold» avec toujours une ambiance assez désolée.


«Open range» troisième réalisation de K.Costner, est différente notamment par le parti pris de jouer sur la couleur des pâturages plutôt verdoyants que la poussière rouge des déserts.
Et l’introduction en est un parfait exemple. Le plan de ces hommes à la vie simple, menant leurs bêtes dans la prairie sous fond de ciel menaçant, nous donnent déjà quelques frissons visuels des plus plaisants qui se confirment tout du long, Après «Danse avec les Loups» K.Costner s’attèle donc au genre encore une fois pour un western adapté du roman de Lauran Paine, et que l’on aime ou pas les envolées sentimentales, la maîtrise de la réalisation et l’hommage de Costner au western classique, le film mérite d’être vu.


Comme pour tout western, l‘intrigue est simple : la lutte contre l’oppression et la sauvegarde de la liberté. Quatre cow boys cheminent de fermes en fermes où le bétail pait gratuitement sur les terres des fermiers. Ils devront se battre et réclamer justice contre un propriétaire terrien Denton Baxter (Michael Gambon), ayant main mise sur la ville, avec toute la difficulté qu’implique cette décision pour nos hommes intègres et loyaux.
Charley (Kevin Costner) est un personnage taiseux, tourmenté et sentimental... le parfait héros.Un jeu d’acteur performant où l’on suivra son évolution, celle d’un homme au passé violent prêt à ressurgir….pour notre plus grand plaisir il faut bien le dire. Au second visionnage toutefois on regrette qu’une seule scène confirme une certaine hargne...
Boss (Robert Duvall) homme tranquille, son ami et mentor, l’aidera dans sa quête du bonheur et vient conforter un casting de choix avec Sue Barlow (Annette Bening), par qui la rédemption pourrait venir.


Une description de personnages en prise avec l’adversité, Le réalisateur nous parle des hommes avec passion, de l’amitié et de la volonté et nous livrera leurs secrets.
Costner prend encore son temps, 2h20 de film comme souvent pour ses réalisations, mais cela permet de doser et d’augmenter la tension au fil de l’intrigue, de poser ses personnages et ses enjeux, même si quelques moments de flottements interviennent notamment lors de ces échanges fugaces et la révélation des secrets de ces hommes et femme. La solitude ou encore les temps qui changent sont révélés rapidement en seconde partie, par ces hommes pourtant en mal de communication.


Peu de coups de feu pour cette sobre tragédie humaine mais de longues séquences et quelques dialogues bien sentis où viennent se croiser quelques touches d’humour.
Les batailles et autres duels tablent sur un certain réalisme et le final, dans une ville presque désertée, comme il se doit, aura ici, son lot de «téméraires» prêts à aider nos hommes et la femme de l’ouest est une quarantenaire esseulée. Sue se révèle plus effacée que dans mon souvenir. Appuyant sur l’âge pour brosser un caractère de femme forte, cette «originalité» ne se révèle qu’à ce niveau et ne suffit pas à démontrer la volonté du réalisateur pour rendre hommage aux femmes libres. De même le rapport au film de Eastwood «Impitoyable», peut éventuellement se faire sur la fameuse scène lors de la pluie battante en ville pour un hommage du réalisateur à son aîné. Hors cela, peu de rapport, la réalisation de Costner reste lumineuse et pleine d’espoir.


Quelques plans choisis, un cadrage excellent, des panoramas splendides, et une photographie franchement réussie valorisent les grands espaces de l’ouest sauvage, pour ce souffle épique si plaisant au genre.

limma
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le 12 juin 2017

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