Orange mécanique par Maqroll
Film culte dans lequel toute une génération a cru se reconnaître à travers la revendication d’une certaine violence gratuite et extrême, mais film qui, à mon humble avis, n’a pas très bien vieilli. On peut déplorer une fois de plus la lourdeur de l’analyse des personnages, propre à Kubrick qui est certes un virtuose de la mise en scène mais un balourd de l’introspection psychologique (cf. : L’Ultime Razzia, Spartacus, Shining, Eyes Wide Shut, entre autres…) Les scènes chocs de violence du début du film sont filmées magistralement mais mettent mal à l’aise du fait qu’il n’y a aucune identification possible, ni au bourreau ni à la victime, Kubrick se posant comme un Dieu glacé, immobile et extérieur. Dès lors, la portée de ce cinéma est très limitée, celle d’un numéro de cirque, bien rodé mais gratuit, comme cette violence justement que ce film-là se propose d’examiner (mais pas de dénoncer). La dernière partie où le héros entre en thérapie est carrément à oublier tellement elle est décalée et loin de la réalité en ce domaine. Kubrick n’a jamais fait de mauvais film car il sait ce qu’est le cinéma mais il n’en a sans doute fait qu’un (2001) voire deux (Barry Lindon) que l’on peut qualifier de chefs d’œuvre. 8/10 néanmoins car on ne peut pas mettre moins compte tenu de la forme parfaite… dommage que le fond ne suive pas !