I was cured, alright.

(des spoilers sont cachés, même si avec un film de Kubrick on s'en fout un peu...)

Je continue dans mon rattrapage culturel avec le visionnage de mon deuxième film de Kubrick, A Clockwork Orange. Tu sais, celui que ma mère répétait "oui c'est bien mais C'EST VRAIMENT ULTRA VIOLENT". Oui, voilà, ultra-violent.

L'ultra-violence
Je ne sais pas si c'est la façon de filmer de Kubrick ou les dialogues absolument splendides (je considère que "de Kubrick" est un adjectif mélioratif, au même nom que "splendides"), c'est très sûrement un peu des deux, mais les scènes de combat, de battage du vieux, de viol, sont tout de même assez belles. C'est horrible de dire ça comme ça mais c'est la vérité, Kubrick sait faire du beau avec du moche.
C'est effectivement ultra-violent, MAIS VOUS SAVEZ DE NOS JOURS LA JEUNESSE... Non, cessons de parler comme une vieille mamie commençant toutes ses phrases par "de mon temps". La violence, elle est présente dans tellement de films mauvais. Des films où les violeurs ne chantent pas Singin' in The Rain en déshabillant la femme et en mettant des coups à l'homme. Des films où le narrateur, avant de battre un vieux SDF, ne prononce pas un discours fantastique.

La musique
L'oubli de la musique en parallèle avec l'ultra-violence était volontaire, je compte bien sûr en faire un paragraphe entier. Bon, Beethoven, je n'aime pas vraiment, moi et la musique classique on s'aime pas trop (RAISONS PERSONNELLES DE PAR LES ÉVÉNEMENTS DE MA VIE). Mais le moment où Alex s'indigne de mettre du Ludwig van avec des images d'Hitler, c'est génial. Et puis autre chose de génial : la version de "Funeral of Queen Mary". Cella-là par contre, gros cœur. Pour l'ambiance, pour les moments où elle est jouée, pour la mélodie elle-même, pour tout, celle-là, gros cœur.
Une ambiance est vraiment créée, comme dans 2001 (je ne fais des parallèles qu'avec celui-là puisque c'est le seul autre que j'ai vu), ce qui est assez rare dans le cinéma, et c'est aussi pour ça que j'accorde des notes aussi grandes aux films de Kubrick, parce qu'il arrive à installer une ambiance hypnotisante dans ses films, et ce grâce à la musique. J'ai dit que je n'aimais pas trop la musique classique mais il faut tout de même avouer que les BO sont pour l'instant géniales.
Singin' in The Rain est bien trouvée, pour ce que j'ai dit auparavant mais aussi pour le moment où il la chante dans le bain et que le vieux reconnait la voix.
Car oui, il y a des moments comme ça dans le film qui sont parfaits.

Les moments parfaits (quelque-uns car il y en a trop)
- Le début avec le travelling arrière, magnifique.
- La fin avec la musique, l'expression faciale d'Alex et les images. "I was cured alright", meilleure phrase du monde du cinéma.
- Le ralenti au bord de l'eau quand Alex "redevient le chef".
- Lorsqu'Alex se lève et qu'il va vers le salon, on voit très succinctement Mr Deltoïd, puis il revient sur ses pas car il l'a vu aussi. Oui bon, je me comprends, j'ai vu le film hier soir hein.
- Le moment où Alex, après avoir été battu, revient vers la "Home", je ne peux expliquer pourquoi mais j'ai adoré.

Car oui, c'est ce qui fait le cinéma de Kubrick si fantastique. On ne comprend pas pourquoi on aime, mais on aime. Vous pouvez avoir envie de vomir, de rire, de pleurer, d'arrêter le film, c'est normal. Ce qui compte ce sont les émotions qui transpercent l'écran et qui vous atteignent, ce qui fait des films de Kubrick un film vivant.

Même dans le silence et la longueur de 2001.
Même dans la violence et le côté dérangeant de Orange Mécanique.
C'est beau. C'est plein d'émotions. C'est brut.

C'est beau.