Trancepotting
Adapté d’un roman d’Irvin Welsch à l’écriture du déjà bien barré Trainspotting, Jon S. Baird s’empare de ce récit pour livrer une œuvre complètement dingue, monstrueuse de sens et speed à souhait...
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le 9 févr. 2014
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Filth est un film adapté d'un roman d’Irvin Welsch, l'homme qui a écrit Trainspotting. On peut donc s'attendre à de l'irrévérencieux et du sale, et on on est servi. Retour en Ecosse où on suit cette fois le détective Robertson qui cherche à obtenir une promotion au sein de son service et, étant peu scrupuleux, il n'hésite pas à user de tous les moyens pour écarter la concurrence. Sexe, drogue et whisky écossais sont notamment au programme de ce film barré mais bien plus sombre qu'il n'y parait.
En premier lieu, un mot sur le casting. James McAvoy est tout simplement extraordinaire. Il s'investit totalement dans son personnage dont on découvre peu à peu les troubles mentaux. Celui qu'on ne pense être qu'un salaud au départ s'avère être une victime de ses propres actes, et cette bipolarité est merveilleusement bien interprétée par un McAvoy qui nous sort pour l'occasion son meilleur accent écossais. Derrière, on peut saluer les performances tout à fait honorables de Jim Broadbent et d'Eddie Marsan, l'un en psychiatre apparaissant dans les hallucinations et l'autre en meilleur ami un peu con-con mais finalement attachant. A noter aussi la présence de Jamie Bell qui a bien grandi depuis Billy Elliot et d'Imogen Poots à qui on promet un grand avenir.
Le scénario du film est vraiment bien écrit. Baird nous mène en bateau tout en faisant évoluer son personnage principal avec logique. Notre impression de Bruce Robertson évolue au fur et à mesure de l'histoire qui se transforme en vraie descente aux enfers pour lui. On le pense d'abord simplement immoral, puis marqué par la perte d'un être cher, mais à chaque fois un nouvel élément intervient, nous brouillant les pistes, avant la révélation finale.
On a affaire à un vrai schizophrène, c'est peut-être la seule chose dont on soit certain, et Baird le met admirablement bien en scène (bien aidé par le jeu de McAvoy) avec des hallucinations marquantes de plus en plus récurrentes et qui nous mettrons parfois vraiment mal à l'aise.
Toutefois, un défaut nuit sensiblement au film. Celui-ci nous décrit la chute progressive du détective Robertson à cause de ses troubles mentaux. Le problème est que le film démarre sur les chapeaux de roues avec un montage très nerveux. Cela nuit un peu à la descente que vit Robertson car on est déjà dans un rythme assez rapide qu'on retrouvera jusqu'à la fin. Augmenter ce rythme petit à petit aurait été un meilleur procédé plutôt que de nous donner d'entrée l'impression d'être sous speed avec lui.
Filth reste cependant un film très intéressant et offre un superbe rôle à James McAvoy. A voir bien sûr en VO pour apprécier l'accent écossais. Attention tout de même: les personnages utilisent en permanence le slang, et les sous-titres sont conseillés pour toute personne n'étant pas familière avec l'argot de nos voisins britanniques.
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Créée
le 8 sept. 2014
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