Outland traite de la solitude d’hommes et de femmes enfermés dans une microsociété pour y faire fructifier leur entreprise. Car tout ici nous ramène à la solitude, sentiment de désolation face à l’infini spatial qui s’incarne d’ailleurs dans l’architecture très kubrickienne de la station : de longs couloirs blancs aux allures d’hôpital, la composition des plans qui isole le héros de la communauté à laquelle il échoue à s’agréger, la répétition de tâches pénibles, la drogue comme refuge illusoire, le silence enfin. Peter Hyams revisite le western depuis les sphères étoilées et s’inscrit dans le sillon creusé quelques décennies auparavant par Le Train sifflera trois fois : comme le protagoniste principal, nous attendons, nous espérons pour finalement voir le bien triompher et plier bagages pour rejoindre sa famille. En ce sens, le personnage interprété par Sean Connery est une allégorie de la loi, incarnation de la Constitution américaine venue rappeler au vaisseau qu’il est propriété des États-Unis, et donc sujet dépendant. Alternant séquences d’action très efficaces et scènes de tension palpitantes, Outland constitue un grand film d’action, intelligent et fort bien réalisé, qui a le mérite de ne pas céder aux facilités du genre pour imposer son rythme et ses thématiques.

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le 26 mars 2019

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