Space western

On a catalogué en 1981 ce film de "western spatial" parce que sa trame s'inspirait de l'univers du western et qu'on y reconnaissait à plusieurs reprises des réminiscences du Train sifflera 3 fois dont l'intrigue a été transposée dans le monde de la SF. En effet, Sean Connery y incarne un sheriff de l'espace confronté à un inquiétant trafic et lutte seul contre tous, notamment contre de vilains exploiteurs d'une cité minière basée sur Jupiter. Les grands espaces intersidéraux ont ainsi remplacé les plaines du Far West, mais les sheriffs superbes et consciencieux n'ont pas changé, ni les capitalistes du futur qui ne sont pas mieux que ceux d'aujourd'hui, toujours avides de profits.
Ce postulat est intéressant et permet à Peter Hyams un film désenchanté qui dénonce par anticipation, notre monde industriel ; par un habile mélange de grand spectacle, de thriller et de réflexion, le film propose une parabole sociale et philosophique aux résonances inquiétantes, en n'oubliant pas l'aspect humain, car au lieu de n'être qu'un space opera, Outland pose cette interrogation amère sur un monde qui peut nous attendre dans quelques décennies, un monde dans lequel la technologie la plus avancée se mêle à la mentalité des chercheurs d'or du monde d'hier.
Le réalisateur utilise au maximum les décors futuristes bien conçus mis à sa disposition, ainsi que d'honnêtes effets spéciaux pour l'époque, permettant à son film d'être une réussite dans son genre, aidé aussi par l'interprétation grave de Sean Connery, entouré de bons seconds rôles comme Peter Boyle, James B. Sikking ou Steven Berkoff. Un film un peu oublié, à redécouvrir.