De Alexandre Aja, je n’ai pour l’instant vu que Crawl (2019) et ses crocodiles tueurs qui m’avaient vraiment laissé de marbre. Oxygène, qui semble pourtant apporter un horrible écho à notre situation de confiné, s’avère pour moi comme un pétard mouillé. Un film qui m’a intrigué, avant de rapidement me lasser. Si ce labyrinthe scientifico-apocalyptique a certainement les capacités de plaire, il se trouve aussi complétement irrité par une facette mélodramatique assez foireuse, une Mélanie Laurent exténuante (renforcée aussi par cette une caméra toujours aussi proche), tout un environnement aussi lisse qu'artificiel, ainsi qu’une avalanche de contextes et explications scientifiques qui ne peuvent me parler tant leurs bases, aussi ennuyantes soient-elles, sont continuellement désamorcées pour maintenir un semblant de vie au récit. Comment dépasser les gesticulations du huis-clos et poser une véritable histoire ? Tout reposerait donc ici sur des flash-backs tirés d’un Malick malade, et d’une inefficacité à donner un peu de volume et de l'envie à tout ce récit. Tout ça m’a personnellement bien plus fait bailler qu’autre chose. S'il y'a de l'horreur et de la stupéfaction dans Oxygène, ce serait surement dans ses premiers minutes et sa scène de naissance annonçant toute l'asphyxie que voudrait contenir ce cercueil moderne. Mais il y’a quand même un beau pari dans ce long-métrage : tenir Mélanie Laurent dans 2 mètres carré pendant 1h40. Mais c’est ce pitch de départ qui provoque aussi toutes les limites du film. Alexandre Aja l'étire au possible, asphyxiant sa réalisation par son manque d'inventivité, jusqu’à ce que Oxygène ne raconte plus rien de bien passionnant, si ce n’est Mélanie Laurent performant l'harassante impuissance, péniblement rallongée. Mais alors peut-être que tout le but du film serait là, sous nos yeux : minimiser la mise en scène, assommer par les mots, et faire suffoquer par la lenteur des inactions foireuses ? J'aurai dans ces cas-là préférer prendre le sédatif.