Comment c'est loin

Hé, Gringe, si être différent c'est pas penser comme tout le monde... Tu crois que si tout le monde pense ça, tout le monde est différent et plus personne n'est comme tout le monde, du coup ?

Mes amis et moi, nous le faisons avec la voix d'Orelsan qui va avec, et je peux vous dire qu'on se croirait dans la série Bloqués tant on l'imite bien. Surtout le "tu crois que". Tout ça pour justifier le titre de PK, que vous devez absolument voir. Bloqués, nos deux comparses le sont, après une fameuse mésaventure. Un alien débarque sur Terre, PK (ivre en indien), mais se fait voler sa télécommande pour revenir sur sa planète. A la recherche de celle-ci dans tout le pays, il va faire la rencontre d'une présentatrice qui, d'abord incrédule, va tout faire pour l'aider lorsqu'elle réalise qu'il dit la vérité. Sur le thème de la religion et de ses faux prêcheurs, PK nous embarque dans une aventure loufoque et touchante où, malheureusement, seul Dieu dont il vient d'apprendre l'existence pourra le sauver...

Je vous parlais il y a peu de temps de L'Homme bicentenaire, qui reprenait lui aussi le thème d'une entité vierge de toute corruption pour faire la satire de notre monde. Ici, la satire est celle de l'Inde (et des religions de manière générale) par le biais d'un Alien, qui durant tout le film va remettre en question les stupidités qu'il rencontre, et surtout tous les paradoxes du pays dans lequel il évolue. L'argent, les différentes croyances, l'amour, le mensonge, l'espoir, tous nos modes de consommation et de fonctionnement sont épinglés et tournés en dérision par cet être qui "pose des questions". Les détails du quotidien vont lui apparaître comme des aberrations. Et pourtant, pour se fondre dans la masse et retrouver sa télécommande, il va prier Dieu et s'acclimater à toutes les coutumes...

Teinté d'une folie Bollywood de par ses quelques chorégraphies et chansons à thèmes ainsi qu'une bande-son prononcée, PK marie toutes les couleurs et toutes les nuances, et propose au spectateur un voyage initiatique à travers nos erreurs et notre avarice au sens large, sans éviter par moments des écueils d'outrance. PK est frais, drôle, un peu simpliste mais terriblement attachant, il est la version édulcorée de My name is Khan, un Roméo + Juliette avec un soupçon d'idéologie religieuse, un peu kitsch, aussi. Un petit bijou.