Pour tenter d’exprimer mon enthousiasme lors de la projo , je vais essayer de présenter sans trop détails la séquence qui représente pour moi la grande force du film mais aussi de toute la filmo de Guillermo Del Toro et qui confirme les attentes que j’avais placé envers le film , et ce quelques menus défauts gommés par les qualités (et encore « menus défauts » restent des termes déjà très gros, le scorie en question que certaines personnes on reproché, à savoir le schéma narratif emprunté au « Top Gun » de Tony Scott étant même plutôt pertinent et rajoute un aspect pulp-bis agréable).

La scène démarre lors d’un entrainement de pilotage de Jaeger (ces méchas construits pour lutter contre les monstres japonais).
L’une des pesrsos principaux du film , la japonaise Mako ( ah oui au fait , le casting est international, donc merci de ne pas faire rentrer Pacific Rim dans la liste des propagandes de la suprématie américaine, cela donnera à certaines personnes qui se reconnaitront de la crédibilité) , après s’être connectés au système neuronal du mécha la reliant à son binôme, le héros ricain Raleigh (on reviendra sur le fonctionnement de la chose plus tard dans le review) , se retrouve prisonnière dans un cauchemar éveillé (digne des Bad-trip de « Akira », le gore en moins) qui la ramène à l’état d’une jeune fille dans un épisode traumatisant de son enfance , à savoir sa première rencontre avec un Kaiju dans une ville dévastée .

La jeune fille tente d’échapper (dans une pose rappelant le cliché mondialement connu " La jeune fille brûlée au napalm" de Nick Ut, en certes moins hardcore, la jeune fille étant habillé dans le film ,mais dans le genre référence historique dans un blockbuster estival, on fait difficilement plus couillu , croyez-moi) au monstre dans une course poursuite à l’ambiance rappelant la séquence du Pale-man dans le « Labyrinthe de Pan » et fait appel à une tradition de conte macabre cher au cinéaste (et ayant fait les belles heures de certaines prod amblin des 80’s, « Gremlins » en tête) de même qu’a une forme de suspense suggestif hérité d’Hitchcock et du romancier Lovecraft ,ce qui ajoute une noirceur horrifique à l’entreprise.

Après qu’un Jaeger (sublimé par un plan iconique en diable comme sait si bien le faire Del Toro) ait porté secours à la jeune fille, la séquence se termine sur cette dernière en train de vagabonder et de surplombé les décombres du décor apocalyptique de la scène, rappelant les archives des différents cataclysmes nucléaires.

J’ai lu certain avis de pro jugeant que la faiblesse de Pacific Rim était dû à son manque de scénar et de fond , ce qui le métrait sur le même pied d’estal que « transformers » ou « avengers » … sauf que jusqu'à preuve de contraire, et ce malgré le panard régressif qu’on peut prendre devant les deux film susnommés, je n’ai pas le souvenir que Michael Bay ou que Joss Whedon aient été capables de transcender un script classique (et pourtant je trouve que whedon est un talentueux storyteller, mais ce n’est pas un cinéaste) en racontant une histoire par des images fortes et référentiels , quelles soient issues de l’imaginaire (littérature, cinématographique, peinture de Goya ou de Frazetta)ou historiques, parvenant à parler et toucher l’inconscient collectif du public ce que des types comme Del Toro, ou James Cameron (oui j’avais envie de le citer comme ça sans raison), eux , réussissent à faire et les yes-men devraient en prendre de la graine plutôt que de remplir bêtement les cahiers des charges de studio.

Passons maintenant au film dans sa globalité et d’une autre de ses grande forces : le perfectionnisme technique, du détail narratif et de la crédibilisation (toute proportion gardées) de l’univers dépeint (ouaip, ici on nous vend un univers, et non des jouets, contrairement à Marvel Studios, et je ne serais pas surpris que la mise en abyme du début du film ne soit pas là par hasard) :

tout d’abord le système de fonctionnement des Jaeger (inspiré par « évangelion »). les méchas étant trop imposants, il est établie que chaque robot doit être piloté par un binôme via connexion neuronal (un pour l’hémisphère droit, l’autre pour l’hémisphère gauche). Ainsi, les deux pilotes sont unie comme une seule personne et partage leurs mémoires, capacités, faiblesses etc., et plus les deux êtres sont compatibles, meilleures sont les conditions. Le film a beau être une commande, ceci est une nouvelle preuve du talent du cinéaste pour transcender un script (comme sur « blade 2 » en sont temps) car tout cela ne fait que confirmer que le concept a été mûrement pensé et réfléchi (ca changes des types qui pilotes des robots comme on pilote des voiture).

Le travail des dimensions à échelle humaine : contrairement aux tranformers, nous avons droit à un sentiment de gigantisme (mais malheureusement, pour comprendre où je veux en venir, il faut voir le film)

L’aspect organique : le film a beau utiliser des sfx de toute beauté, il n’empêche que la moitié du film est construit en forme de maquettes à la dure, ce qui rend le tafes d’inserts prodigieux digne de Jurassic Park.

La mise en scène des morceaux de bravoures (qui se comptent sur les doigts d’une main) : « Alors, la fameuse bataille de Hong-Kong ? plutôt Avengers ou plutôt ou man of steel ? » Euuuuuu … ben ni l’un ni l’autre et pour plusieurs raisons. La première raison est toute conne. Dans Avengers, j’avais tiqué sur les dommages collatéraux et surtout sur le fait que les héro semblaient n’e avoir rien à foutre (le coup où captain america va diriger deux flics, ca me suffit pas, et puis merde ils vont quand même fêter leur victoire dans un fast food) et dans man of steel, c’est le public qui a tiqué… ici , les dommages collatéraux sont réduits au plus strict (et encore je me demande si il yen a véritablement , hormis les dégâts causés sur les bâtiment vides) , la population ayant évacué dès les signalement des Kaijus . Et les Jaeger n’utilisent toutes leurs forces de frappes au maximum que lorsque la ville est quasi déserte. Je ne sais pas vous mais pour moi c’est un détail qui fait toute la différence, de même que le fait que ladite séquence arrive en milieu de film et non en climax final.
Ensuite, plus sérieusement, si il fallait comparer les morceaux de bravoures, ce seraient plutôt du coté des expérimentations épiques aux enjeux dramatiques clair de Peter Jackson et de Sam Raimi, mais avec une touche personnelle.
En effet, ce qui frappe dans ces scènes belliqueuses est le fait qu’elles sont filmées à hauteur d’homme (est-ce vraiment nécessaire que j’explique ?), rien à voir avec transformers et l’image qui bouge comme si le caméraman se masturbait frénétiquement pour donner une impression de chaos portnawak assumé.
Ce style de mise en scène confère un esthétisme réaliste se rapprochant du Spielberg fin90-début2000 et de son compatriote Alfonso Cuaron.
Après on trouve quand même des plan-tableaux iconique à mort (on est chez ce bisounours de Del Toro, ne l’oublions pas).


le respect des codes et de l’atmosphère du genre auquel il rend hommage (sans déconner, « Pacific Rim aurait été fait par un asiat, le résultat serait le même), à savoir le Kaiju-Eiga, ce genre du cinéma japonais remplis de monstres géants destructeurs pour la plupart façonnés via catastrophes naturelles ou nucléaires (le film le plus représentatif étant le « Godzilla » de Ishiro Honda, à ne pas confondre avec le très douteux « Godzilla » de Roland Emmerich). l’intérêt de ce genre est de, via un mélange de grand spectacle divertissant et horreur social-écologique, de faire office de catharsis aux traumatismes du peuple japonais, en particulier celui, d’Hiroshima.
L’écologie à donc une place prépondérante dans le genre. Del Toro avait déjà traité de ce thème dans ce qui la plus belle scène de Hellboy 2, celle ou le héros, pour sauver des centaines d’humains, cause l’extinction d’une race de dieu élémentaire de la nature)
Ainsi, le fait de critiquer Pacific Rim sur son contexte écologique (les Kaijus laissent derrière eux une substance appelé « Lait de Kaijus » provoquant des dégâts sur l’écosystème et anéantissant les ressources naturels) enrichi par une sous-thématique apporté par le cinéaste mexicain (le trafic d’organes de Kaijus, dirigé par le charismatique Hannibal Chau) est aussi futile que d’être surpris qu’un polar parle d’une enquête policière ou sur un film d’heroic-fantasy qui montre de la fantasy.


Le dosage du burlesque : Oui, comme dans « Hellboy », il y’a du burlesque (rappelons que Chaplin fait partie des personnalités favorites de Del Toro) que ce soit à travers ce binôme de Laurel et Hardy version scientifiques, ou bien les quelques gags faisant prendre son sens à l’expression « lâcher la pression ».
On n’adhère ou pas à ce genre d’humour, cependant il ne faut pas confondre le burlesque et l’humour prout-prout et MTV show aux références « hype du moment » à la durée de péremption assez rapide et ne faisant en général rire que les jeunes marmots ou les ados prèpubères.
Le Burlesque, aussi spécial soit-il, est un genre de comique de geste et est la plupart du temps intemporel (bon dsl mais ce n’est pas les lieux pour faire un cours détaillé … une prochaine fois ptètre)

Et enfin pour finir, la dramaturgie et caractérisation des personnages : aussi classiques soit le trauma des différents persos, leurs psychologie n’est pas traité par dessus-la jambe et prend même une plus grande partie du film que les scènes d’actions. Les persos sont représentés de la manière la plus simple qui soit, sans cynisme et sans chercher à inventer des ficelles abracadabrantes de petits malins… On le sait, Del Toro kiffent les monstres, il n’en reste pas moins un humaniste qui respecte ses personnages (même ceux qui trépassent, et autant le dire, ils sont nombreux).

Bon aller, un p’tit mot néanmoins sur le Happy-end (vous savez donc qu’il y a un happy-end, félicitations), histoire d’anticiper ceux qui râleront.
J’avoue avoir quelque peu grimacé et aurait souhaité une fin plus hardcore mais en y réfléchissant, cela aurait pu avoir comme conséquence le cynisme que je dénonce depuis quelques années, et donc la touche d’espoir final a donc sens ici.

Tout ca pour dire que « Pacific Rim » est bien le spectacle total rêvé que la Warner nous vendait depuis 2ans. Fun mais pas con, dramatique mais pas déprimant, esthétiquement irréprochable artistiquement unique avec une vision d’un cinéaste et non d’un yes-man.
Moi je dis IN DEL TORO WE TRUST, et espérons que le flop commercial que se prend le film (malgré un très bon bouche à oreille, le démarrage est catastrophique, au profit de la comédie conspué à outrances « copains pour toujours 2 », un vrai non-sens) n’entachera pas la motivation des studios de produire « Hellboy 3 » et de proposer plus régulièrement des nouveautés d’envergure.
BastienInacio
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le 14 juil. 2013

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