Oui bon il faut bien reconnaître que ce "Paddington" est un film mignon tout plein, à condition de le regarder comme un conte à part entière. Et il a fait taire bon nombre de ses détracteurs et sceptiques quant à l’adaptation à l’écran du personnage animé préféré des britanniques, lui-même issu d’une bande dessinée née par le plus grand des hasards.
Une réussite, donc ? Mmm je n’irai pas jusque-là. Mais pourquoi ? Après tout, l’animation est bien faite et s’intègre parfaitement aux images réelles. Cependant on pourrait reprocher à ce film un sérieux manque d’audace, une absence de créativité et une histoire absolument pas crédible. En effet, les spectateurs pointilleux montreront du doigt le fait que l’ours péruvien parle parfaitement l’anglais, possède le même sens du raffinement britannique que les britanniques eux-mêmes, que personne ne prend la fuite devant cet ours arrivé miraculeusement à la destination rêvée par le biais de facilités scénaristiques. Ils le dénonceront d’autant plus que "Paddington" lorgne terriblement vers un certain nombre de longs métrages déjà existants. Ainsi, comme dans "Beethoven" (1991) on a en la personne de Henry Brown (Hugh Bonneville) un père qui n’aime pas les animaux ; à travers la détestable Millicent, Nicole Kidman (excellente) nous renvoie vers l’horrible Cruella jouée par Glenn Close dans "Les 101 dalmatiens" (1996) par ses tenues et sa méchanceté ; la façon dont l’ours tombe sur le paletot d’un pickpocket renvoie en pleine face du spectateur la séquence où Mike "Crocodile Dundee" (1986) stoppe la course d’un voleur à l’aide d’une simple boîte de conserve, dénouement qui suscite l’admiration de la foule autour de ce qui est considéré comme un acte d’héroïsme. Impossible donc de ne pas avoir un sentiment de déjà-vu, d’autant plus que sur le plan émotionnel, c’est du même acabit que "Stuart little".
Malgré tout, ce jeune ours est attachant, loin, très loin de la vulgarité insupportable de "Ted". "Paddington" me fait l’effet d’avoir récupéré un ingrédient par ci, un ingrédient par là pour créer sa propre cuisine. J'avoue que la nouvelle recette fonctionne, en dépit du fait que je ne connais pas la bande dessinée d’origine. Je ne parlerai donc pas de la qualité d’adaptation. Ce que je vois, c’est que les 95 minutes passent sans ennui notable, et ce malgré une trame qui rappelle une nouvelle fois "Beethoven" puisqu’on a affaire à un animal perdu récupéré par une famille avant d’en arriver au sauvetage d’un animal en grand danger par cette même famille soudée plus que jamais. N’oublions pas que 23 années séparent les deux films, et qu’on s’adresse ici à une nouvelle génération, en quête d’histoires mignonettes dignes des fêtes de Noël, tout simplement parce que "Paddington" est un charmant concentré de tendresse, de douce naïveté, d’exquises maladresses et d’humour gentillet. D’ailleurs, ça se termine sous une petite floconnade… tiens donc !
Quoiqu’il en soit, il y a tout de même une scène qui envoie du lourd, c’est celle de la salle de bains. Impossible de ne pas émettre un petit « olala ! » tant les catastrophes s'enchaînent à la vitesse grand V. A elle seule, elle remonte la note tant elle est excellente. C’est presque dommage qu’il n’y ait pas davantage de scènes comme celle-là… Mais y-avait-il la place ??

Stephenballade
7
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le 27 déc. 2020

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Stephenballade

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