Vouloir bien faire et trop en faire
Je suis déçu de ne pas aimer ce film. Pendant toute sa durée je ne le trouvais certes pas fantastique, mais il proposait des moments et des point de vue intéressants suffisants pour supporter ce qui est moyen.
Hélas, la fin, comme trop souvent dans le cinéma coréen, est venue tout foutre en l'air et donc me laisser sur une sale dernière impression ...
Je pense que le gros problème de ce film c'est qu'il cherche à trop en faire. L'intro est typiquement coréenne: complètement conne/cul cul/comique et en décalage total avec le reste du film. Pas dur de passer outre ou supporter pour les allergiques aux genres, ce n'est que de la présentation de personnage après tout.
A cette introduction rigolote vient se greffer une mise en place de l'horreur de la contamination. Personnellement j'ai beaucoup aimé, cette phobie des microbes m'a rappelé quelques mangas bio-thriller (genre The Hole, très bon celui là), et l'ensemble reste assez crédible ... mais montre déjà ce qui va être un problème: des ficelles énormes pour que tout se recoupe. C'est bien de vouloir construire une histoire solide, mais à trop en faire comme le réal' l'a fait, la crédibilité devient claudicante et les nerfs du spectateur comment à être sollicités.
J'ai lu que pour certains le film était légèrement gerbant par son propos raciste: des immigrés partent de chez eux et c'est une pandémie qui arrive ... personnellement je ne suis pas d'accord là dessus: certes ce sont des immigrés, mais il fallait une importation du virus et un survivant pour la création du vaccin et donc sauver tout le monde, donc pour le background ça colle bien. De plus les immigrés ne sont pas présentés d'une façon un tant soit peu négative, je dirais même qu'ils sont montrés comme des victimes de traite, donc pour le coté raciste c'est plutôt loupé vu que c'est les coréens qui sont inhumains ...
Après tout cela, c'est la pandémie. Et c'est là que j'ai été très agréablement surpris: la vedette est le virus, la lutte pour le combattre, les moyens pour le contenir, les attitudes face au fléau ... les humains servent de toile pour illustrer, et c'est magnifiquement inhumain sur certains passages (j'ai trouvé la scène des cadavres horriblement belle). Mais encore une fois un défaut se montre et vient titiller les nerfs du spectateur: utiliser les humains comme toile c'est bien, mais n'en utiliser que 5-6 qui reviennent et se retrouvent au milieu d'une foule de 20 000 personnes en tournant la tête c'est vraiment chiant ... plus de personnages aurait été bénéfique peut être.
Mais après vient le drame de la fin: il faut combattre le virus, gérer une rébellion, survivre ... et tout est bien trop appuyé avec moult violons et coïncidences impossibles pour que cela marche. Pire, cela devient insupportable et ridicule, détruisant dramatiquement la sympathie que me procurait le film jusqu'alors.
Et là vient s'ajouter quelque chose que j'ai constaté comme d'autres: le message américa caca ... quelle finesse, quelle nuance, quelle absence de propagande martelée au maillet de 50 tonnes !
Autant je ne crois pas au coté raciste du film avec les immigrés, autant il me parait impensable que le réal' ne garde pas une dent contre les américains ou que le message soit autre chose qu'un doigt tendu vers l'autorité mondiale américaine.
Avoir une opinion c'est bien, mais l'imposer de façon simpliste détruit toute force et fini de flinguer les nerfs du spectateur, qui seront de toute façon sans doute achevé par le happy end de rigueur pour un film du genre qui en fait trop lui aussi et m'aura fait dire "allez barre toi, tu m'as saoulé là".
C'est dommage, la partie centrale avec le virus et ce qui va avec était très intéressante, mais les défauts et, surtout, la dernière demi heure, me font ne pas aimer le film.
