Panic Room, un des mal aimés de Fincher. Faut dire qu'après Fight Club, Seven et The Game, ce Panic Room avait l'air plus passe-partout, plus classique. Mais hehe pas tant que ça.


PANIC ROOM, c'est un monde claustrophobe (claustrophile ?). Où l'enfermement est à la fois une sécurité et un danger.
Ça commence avec un générique dont les noms sont coincés dans la ville. Puis on visite une maison, pour s'enfermer encore plus. Puis à l'intérieur de celle-ci, une cellule capitonnée, une chambre forte. La sécurité à son plus haut point. L'enfermement aussi.
Sauf que les gars qui vous offrent cette sécurité, qui font en sorte que vous soyez bien enfermés, parviennent justement à s'introduire. La caméra, elle aussi, se ballade de pièce en pièce et de cafetière en serrure, comme un intrus qui se serait faufilé dans ce bunker.
Alors on essaye d'appeler l'extérieur, le voisin, la police, le mari, sauf que quand on est enfermé à ce point, on est seuls.


Et le dernier plan, avec ce travelling compensé, fait respirer à la sortie de ce huis-clos, Fincher utilisant très habilement cette technique pour faire augmenter l'espace autour des personnages sans qu'eux soient plus grands ou plus petits.


Le film joue sur une certaine dualité, également avec le personnage de Forrest Whitaker, qui est un méchant mais avec une morale, assez ambigu, rien que dans son métier de faire des alarmes puis de cambrioler, d'apparaitre comme le chef puis de perdre son courage, de vouloir à tout pris finir la mission mais de soigner la petite fille en priorité.
Autre dualité qu'on retrouve tout au long de l'histoire : Jodie et sa fille veulent une chambre forte pour se protéger, quand les gars arrivent, elles s'enferment dedans et les gars veulent qu'elles sortent pour y entrer, alors que d'habitude Forest fait en sorte qu'ils ne puissent pas entrer. Puis Jodie veut sortir, et quand elle sort et que les gars rentrent, alors inversement : c'est eux qui veulent sortir et Jodie qui les retient. Mmmh habile.


Côté acteur, Jodie Foster assure, Kristen Stewart pareil, et Forest Whitaker est au top.


Sinon comme d'hab la réal est hyper soignée, chaque mouvement de caméra, chaque plan, chaque jeu de mise au point est tellement bien maitrisé, c'est bluffant. Même tous les petits trucs de caméra qui passe par des endroits improbables, parfois ça fait un peu juste un effet de style, mais ça reste quand même scotchant.


Un suspense très très intense et bien mené, accentué par ce côté "ça pourrait arriver à n'importe qui".


Panic Room sort en 2002, soit 1 an après 2001 (c'est une simple soustraction, ne soyez pas impressionnés). À une époque où les USA, pour se sécuriser, devait se renfermés sur eux-mêmes.
C'est marrant parce qu'avec cette analogie, ceux qui gèrent la sécurité sont le véritable danger. Du coup ça voudrait dire que c'est les USA qui ont organisé les attentats. Je vais trop loin ? Je vais trop loin.

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le 31 janv. 2017

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Zliott

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