Goodman fourmi-dable dans une histoire confon-Dante

Mâtin, quel film étrange !

Premier paradoxe: on est persuadé d'assister à un film des années 80 (années de naissance artistique du Joe Dante), et on est donc étonné d'être passé à côté à l'époque (en tout cas moi, dont l'âge, dans les eighties, me permettait de rater peu de ces films "teens" qui ne portaient pas encore ce nom).
Et ben non, on avait pas pu le voir à ce moment-là pour une raison très simple: il est sorti en 93.

Et pourtant.
Pourtant, tout dans ce film sent les années 80. La première moitié du film prend le temps de mettre les éléments en place, de souligner les détails, à tel point qu'on a l'impression que tout ceci va pouvoir exploser dans un final parfaitement huilé, dans lequel tout ce que nous aurons vu auparavant viendra s'imbriquer avec un talent dont certains scénaristes US du moment faisaient preuve. Une pure production Spielberg, quoi.

Ce n'est même pas tant le cas.
En effet, l'impression curieuse ressentie pendant ce début d'histoire persistera jusqu'au bout.

C'est un film sur l'adolescence (Dante est né en 46) et le cinéma. et le mélange des deux.
C'est un hommage aux films qui faisaient peur, à l'époque qui les accompagnait (baie des cochons, guerre froide, imminence de la catastrophe nucléaire) et aux systèmes farfelus qui fleurissaient ça et là (la 3D, les sièges vibrants, les séances à effets spéciaux dans les salles pendant le film).
Le personnage principal va donc être incarné par le sublime John Goodman en rêveur-bateleur-inventeur (Hitchcock-Like) dont la carrière ne correspond pas à sa grandeur d'âme et qui se révèle être tout sauf un raté malgré une fortune qui tarde à arriver, et c'est le vrai bonheur de ce film. Pour ses admirateurs, voir ce film est effectivement essentiel.

On comprend avec les bonus du DVD que le scénario original a connu de nombreuses moutures, et c'est sans doute ça qui donne à l'ensemble ce côté si curieux.
C'est donc en partie maladroit, pas toujours super bien ficelé, mais sympathique en diable.
Soit une heure et demi de divertissement décérébré, mais dans le (seul) bon sens du terme.
guyness

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