Les bons penseurs n'aiment pas le pipi

Ceux qui pensent que seulement une lettre sépare Zac Efron d'un étron ont franchement une mauvaise opinion de sa filmographie. Un peu comme moi, il faut bien dire…
Mais là, le jeunot s'en tire vraiment bien dans ce film vraiment accrocheur. Il incarne un James Dean puceau de seconde zone tout juste sorti de l'adolescence entre fantasme et branlette sur la starlette aux cheveux filasses qui envahira son quotidien de péquenot.


Ce film est remarquable, tout d'abord par ses acteurs.


Matthew McConaughey prouve s'il en a besoin qu'il est sûrement un des acteurs les plus importants de ces dernières années. Il excelle dans le rôle du journaliste aux multiples facettes, lumineuses et modernes mais aussi sombres dans ses fantasmes.


Comment résister à l'interprétation de Charlotte Bless par Nicole Kidman. Elle est absolument grandiose en plouc-starlette-de-supérette-hyper-oxydée d'un bled reculé de Floride amoureuse déjantée d'un John Cusack qui pour moi n'a jamais été aussi trouble, aussi bon dans un rôle. Il faut dire que son personnage, Hillary Van Wetter, offre une palette de comportements de jeux entre l'amant épistolaire et romantique et le plouc des bayous condamné à mort pour meurtre.


Rien que pour ses acteurs, que je n'ai pas tous cité, le film mérite d'être vu.


La réalisation est aussi impressionnante avec de nombreuses scènes chocs, pour ne pas dire choquantes mais comment ne pas jubiler lors de la scène où Charlotte stoppe la brûlure des méduses en urinant sur Zac Efron.


Je ne vais pas te raconter toutes les scènes provocantes, rassure-toi, je te laisse un peu de découvertes si tu n'as pas vu le film mais cette scène-ci est bien représentative et on en a tellement parlé... Fais pas comme si tu ne savais pas.


Le film retranscrit vraiment bien l'atmosphère lourde d'un petit village du Sud (d'où ma sur-utilisation du mot plouc) des années 60, entre chaleur poisseuse, racisme, lutte pour les droits civiques, homophobies où l'apparition d'un journaliste noire semble presque une provocation (Très bon David Oyelowo).


Le film est dur et provocant... Même sans journaliste noir


Pourtant, c'est un film d'amour. Parce que ce film n'est qu'amour.
Amour du jeune pour cette femme qui semble si libre d'esprit mais un peu givré quand même.
Amour de cette femme pour l'écriture et les passions épistolaires pour les hommes sans avenir.
Amour des amateurs de crocodiles pour les robes.
Amour de la vérité pour les journalistes sodomites.


Sans oublier cette critique qui se lit en demi-teinte de cette société du sud de l'Amérique, post-esclavagiste mais quand même très conservatrice pour ne pas dire pro-KKK.


Moi, ce film m'a collé une petite baffe quand même.


Ce n'est pas un mal de voir les films quelques années après leur sortie, tout compte fait car j'ai vu ce film sans préjugé, sans les bruits d'une projection à Cannes, sans les fureurs de critiques déchaînés…
Est-ce la provocation qui attiré les foudres de quelques bons penseurs ?


Et bien laissons les bon penseurs là où ils sont...
et ils sont où les bons penseurs ??? DTC, forcément
Et empressez-vous d'apprécier ce thriller qui se déguise en teen-movie où même la voix off de Macy Gray est appréciable avec son ton espiègle et mutin.

Créée

le 8 févr. 2017

Critique lue 980 fois

7 j'aime

Gwangelinhael

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