Papillon (McQueen), cambrioleur accusé à tort d'avoir assassiné un maquereau, est envoyé en Guyane. Dans le même bateau, un escroc de haut vol, Louis Delga, bien plus riche. Papillon protège Louis des tentatives d'assassinats des autres détenus pendant la traversée, puis le directeur du bagne les envoie dans un des pires endroit, le kilomètre 40.


Pour défendre Louis tabassé par un garde, Papillon frappe le gardien, s'enfuit et est trahi par un passeur : il est envoyé deux ans en isolement, où il souffre du scorbut (ses dents laissent la place à des prothèses).


Envoyé à l'infirmerie, il retrouve Louis et une jeune gouape, André Maturette, avec lequel ils tentent une évasion à 3. Le passeur leur revend un bateau troué, et Louis a la jambe cassée. Ils achètent un bateau auprès d'une colonie de lépreux et échouent quelque part sur une côte qui rappelle le Bélize. Arrêtés par des soldats, ils sont délivrés par un homme en cavale, lui-même tué par des Indiens. Papillon se réveille inconscient dans un village idyllique d'Indien, a une brève romance, mais vole un sac de perle pour tenter de passer une frontière. Il le fait avec l'aide d'une bonne soeur, mais la mère supérieure du couvent le dénonce aux policiers, qui le renvoient à Cayenne.


Papillon est désormais détenu librement sur l'île du Diable, dans une bergerie. Il retrouve parmi ces fantômes Louis, qui s'est fait un petit potager. Lui, bien que profondément marqué, refuse d'abandonner. Il monte un plan d'évasion consistant à sauter après la 7e déferlante avec un sac de noix de coco puis nager pendant 2 jours vers le continent. Un texte nous dit qu'il y réussit et les crédits de fin sont des images réelles et saisissantes du bagne de Cayenne abandonné, sur la musique de Jerry Goldsmith.


Les films d'évasion sont assez prévisibles, et on a déjà vu McQueen sur ce créneau avec La grande évasion, mais ici, cela n'a rien à voir. Car derrière ses images de rivage rocheux balayé par les vagues, de moustiques assaillant des corps sans relâche, de cadavres qu'on évacue en les tirant par les deux bras, il y a un vrai message sur la condition de l'Homme et sur le système judiciaire et carcéral et ce n'était pas une grande surprise pour moi de découvrir parmi les crédits de fin Dalton Trumbo. Il faut dire que le dernier quart d'heure est particulièrement incroyable, avec une ambiance fantomatique et onirique, aidée par des dialogues apparemment dépouillés mais lourds de sens, et deux acteurs principaux qui donnent le meilleur d'eux-mêmes. On sent l'usure, les rêves enfuis, la folie qui guette : si le milieu du film fait plutôt dans le roman picaresque d'évasion, avec des rebondissements haletants mais somme toutes classiques, cette fin est à couper le souffle, tant visuellement que d'un point de vue (osons le mot) poétique. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer.


Je l'ai vu en VF, pour le plaisir de retrouver la voix de Jacques Thébaut, mais il y avait quelques moments où ça revenait en anglais, bizarrement.

zardoz6704
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le directeur de prison a une petite moustache

Créée

le 12 oct. 2016

Critique lue 521 fois

1 j'aime

zardoz6704

Écrit par

Critique lue 521 fois

1

D'autres avis sur Papillon

Papillon
Lazein
9

Mouche à beurre

En cette glorieuse année 1973, le peu prolifique cinéaste US Franklin J. Schaffner, fraîchement auréolé du combo "Planet Of The Apes" &"Patton", enchaine avec "Papillon" qui constituera le summum de...

le 10 juil. 2013

64 j'aime

5

Papillon
Ugly
9

Un document sur l'enfer du bagne

Souvent on est déçu par les adaptations de livres à l'écran, mais Papillon, tiré du célèbre récit de Henri Charrière, fait exception à la règle. Ce fut en effet d'abord un énorme best-seller écrit...

Par

le 10 août 2016

28 j'aime

8

Papillon
OkaLiptus
9

L'enfer tropical

Avec Papillon, Franklin James Schaffner plongeait le spectateur dans l’atrocité du bagne de Cayenne et brossait le portrait éblouissant d’une grande figure héroïque, injustement condamnée à...

le 31 déc. 2023

21 j'aime

18

Du même critique

Orange mécanique
zardoz6704
5

Tout ou rien...

C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...

le 6 sept. 2013

56 j'aime

10

Crossed
zardoz6704
5

Fatigant...

"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...

le 4 mai 2014

42 j'aime

60

Black Hole : Intégrale
zardoz6704
5

C'est beau, c'est très pensé, mais...

Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...

le 24 nov. 2013

40 j'aime

6