Quand on est confiné, on se distraie comme on peut. On peut par exemple choisir d'écouter son paternel lorsque celui-ci propose le visionnage d'un film comique français dont l'action se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale en France occupée, avec un casting comique extraordinaire... La Grande Vadrouille ? Non, Papy fait de la résistance.
D'ailleurs, histoire d'arrêter la comparaison tout de suite, la Grande Vadrouille est le meilleur. Plus de verve, moins de vulgarité.
Cela dit, celui-ci n'est pas mal non plus. Sa force repose principalement sur son casting gargantuesque (Christian Clavier, Gérard Jugnot, Jacques Villeret, Martin Lamotte...). Et l'on sent qu'ils ont passé un très bon moment à faire un film extravaguant et tumultueux, épique et potache.
Cela se ressent particulièrement dans l'humour du film. Je m'en méfiais, ayant détesté "Le Père Noël est une ordure" (avec un casting semblable), mais ici, ça fait mouche. Mention spéciale à la chanson interprétée par Jacques Villeret en fin de film, monument d'absurdité burlesque.
Cependant, l'humour dessert aussi un peu le film. Le spectateur du XXIe siècle peut ainsi constater que déjà, Clavier cabotinait et Jugnot hurlait. Près de deux heures de cabotinages et de hurlements, ça fait quand même beaucoup, ce qui donne un film globalement très bruyant.
Si le film est principalement une comédie, il n'en omet pas quelques passages dramatiques ou épiques (on a droit à une poignée de fusillades et d'explosions, ainsi qu'à un duel à l'épée malheureusement trop court). Mais eux aussi sont traités de manière comique ; j'en veux pour preuve l'intervention de Super-résistant au milieu du film, détruisant une section nazie à la mitrailleuse avant d'annoncer son intention de passer dans les rangs de prisonniers français maintenant libérés pour faire la quête au profit de la France libre...
D'ailleurs, parlons-en de Super-résistant. Trouvaille géniale, qui n'aurait probablement pas pu marcher en-dehors d'une comédie. L'idée d'un proto-super-héros vêtu comme Arsène Lupin (avec une double identité à la Zorro) et narguant l'occupant nazi à coups d'épée et de gribouillages à la craie est à la fois délirante et curieusement palpitante. On rie à gorge déployée devant le ridicule de la chose, mais on la trouve en même temps extraordinaire et l'on s’enthousiasme devant elle.
Un bon film donc. Pas un sommet de comédie, mais un film intéressant, une comédie burlesque saupoudrée de quelques apports venus du cinéma de guerre, à la fois absurde, réjouissante et (par moments) épique. Si vous ne savez pas quoi faire en confinement et que votre Carême se passe déjà à merveille, vous pourriez envisager d'y jeter un coup d’œil, voire un deuxième.