Crestpiercer
La famille Ki vit dans des conditions déplorables et ne gagne sa vie qu’en fournissant des pizzas. Lorsqu’une commande provoque leur faillite, leur salut vient de la riche famille Park. Chauffeur, gouvernante et professeur d’anglais : les Ki pensent pouvoir prendre la place de leurs hôtes et sont prêts à tout, enfin presque.
La voici donc cette Palme d’Or semblant faire l’unanimité. Et avec raison.
Comment se faire passer pour ce que nous ne sommes pas? Comment cohabiter avec l’autre? D’une force satirique rare, cette apparente fable sur le riche et le pauvre nous promène pendant ses deux premiers tiers sur ce procès d’une certaine classe riche invivable face à la pauvreté marquante notamment de par une féroce allusion corporelle qui pourrait mettre à mal notre famille d’envahisseurs.
Et survient l’ultime tiers où le titre trouve son juste niveau: il faut de l’entretien dans une maison et faire gaffe au moindre recoin susceptible de pourrir le site, sous peine d’y laisser sa peau.
Et c’est cette violente réflexion finale qui nous marque. Le style de the snowpiercer du même réalisateur, l’on le retrouve dans une issue rappelant à la fois Stephen King et Thomas Harris mélangés avec une analyse de la faisabilité ou non d’un plan qui finalement ne tiendrait qu’à un fil artistique. Et niveau art, c’est un vrai coup de maître si vous avez le sens de la satire.
A recommander vivement...