Tout en reconnaissant les évidentes qualités de cette palme 2019, je ne serais toutefois pas aussi enthousiaste que la plupart des critiques qui sont postées ici.


Prenons les choses dans l’ordre. La première moitié du film est vraiment bonne. Sans trop dévoiler l’intrigue disons qu’on est un peu dans une sorte de parodie ironique de ces vieux thrillers américains rances- du genre Obsession fatale et La main sur le berceau- ou un élément extérieur malsain menace la gentille famille bourgeoise. Sauf qu’ici les codes sont pervertis et les rôles inversés : ce sont les intrus -les fameux parasites du titre- qui sont les gentils (du moins au début) et les héros du film.
Et on se laisse prendre au jeu, d’autant plus que le réalisateur, visiblement inspiré, mène son histoire tambour battant et n’hésite pas à distiller une certaine dose d’humour pour donner à ce thriller une saveur particulière. Quand aux comédiens -évidemment inconnus en France- ils sont plutôt dynamiques et convaincants.


Les choses commencent à se gâter vers la moitié du film, quand soudain Bong Joon-Ho ne semble plus vraiment savoir quoi faire de la situation bizarre et intriguante qu'il met en place depuis une bonne heure. Le film commence alors à partir dans tous les sens, avant de virer carrément au grand guignol dans la dernière demi-heure. Pour le spectateur c’est une sorte de débandade, surtout quand tout avait été rythmé et tendu jusque-là.


J’avais exactement les mêmes reproches à faire à son film Snowpiercer, qui avait installé un cadre et une atmosphère vraiment réussis avant de finir en banal film d’action et de courses poursuites à travers le train (malgré des décors magnifiques). Bong Joon-Ho ne manque pas de talent et a un vrai sens artistique, il lui faut maintenant trouver une sorte de maturité. On a encore trop l’impression d’un film de (sale) gamin qui se fait plaisir. Alors oui Parasite est supérieur au tout-venant, mais franchement dans le genre thriller violent et déjanté on est très loin d’un No Country for Old Men.


Pour retrouver mes autres critiques
https://www.facebook.com/Les-films-dIsmael-100385648020164/?modal=admin_todo_tour

Ismael24
6
Écrit par

Créée

le 7 juin 2019

Critique lue 618 fois

2 j'aime

Ismael24

Écrit par

Critique lue 618 fois

2

D'autres avis sur Parasite

Parasite
AnneSchneider
8

La maison fait le moine...

La septième réalisation du monumental Bong Joon Ho est fréquemment présentée comme une critique acerbe des inégalités qui minent la société coréenne. La lutte, d’abord larvée et de plus en plus...

le 2 juin 2019

269 j'aime

37

Parasite
Vincent-Ruozzi
9

D'un sous-sol l'autre

La palme d'or est bien plus qu'une simple récompense. C'est la consécration pour un réalisateur ainsi que pour le cinéma qu'il représente. Il faut voir les discours de ces derniers qui, émus, avouent...

le 29 mai 2019

229 j'aime

30

Parasite
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] Lisez le premier paragraphe avant de nous insulter parce qu'on a mis 5

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique...

le 4 juil. 2019

162 j'aime

23

Du même critique

Joker
Ismael24
5

Un clown triste et sans âme

En préambule il me parait nécessaire de clarifier un point qui a tout de même son importance : malgré un titre plus qu’évocateur et mis à part quelques petites références (Gotham, Wayne…) semées à...

le 10 oct. 2019

23 j'aime

18

Le Grand Bain
Ismael24
3

Convenu et sans véritable profondeur

Je suis au regret de ne pas partager l'enthousiasme général à propos de ce film rempli de bons sentiments et qui se veut probablement "dans l'air du temps". Pour commencer il n'y a pas vraiment...

le 27 oct. 2018

22 j'aime

Les Traducteurs
Ismael24
5

Un peu de simplicité S.V.P

Une petite dizaine de traducteurs confinés dans un bunker et coupés du monde par un puissant et richissime éditeur, le temps de traduire un futur probable bestseller…A la différence qu’il s’agit de...

le 30 janv. 2020

18 j'aime

8