Parasite est le septième film de Bong Joon-ho sorti en 2019 avec Song Kang-ho, Lee Sun-Kyun et Cho Yeo-Jeong dans les rôles principaux.
Le film raconte l'histoire de deux familles, la famille Kim et la famille Park, aux modes de vie diamétralement opposés, mais dont le destin se croisera quand le fils aîné de la famille Kim sera recommandé par un ami ...
À la manière de La Haine de Mathieu Kassovitz, Bong Joon-ho se sert de son film pour faire une critique de la société Coréenne. Il l'avait déjà fait dans Memories of Murder en se concentrant sur le côté primitif de l'être humain, là où Parasite parle davantage du clivage entre les riches et les pauvres en évitant la facilité du Marxisme en se montrant tendre avec la famille aisée, même s'il n'hésite pas à montrer leurs failles. Ce traitement est d'ailleurs pareil pour la famille en précarité !
En effet, d'un côté, la famille Kim, qui a profité que leur fils soit embauché dans une famille aisée, après une recommandation d'un ami, pour prendre tous les postes à pourvoir au sein du service de la famille aisée en mentant, trompant et mettant au chômage deux personnes qui n'avaient rien fait (à part la femme de ménage qui cache son mari dans la chambre antiatomique pour fuir les prêteurs sur gage).
Mais les Park ne sont pas mieux, entre une mère droguée, tellement stone qu'elle a du mal à tenir la journée, un père addict au sexe et assez méprisant, un fils qui fait son intéressant grâce à un traumatisme et une fille pas fidèle pour un sou ...
Parasite marque par sa capacité folle à jongler entre de nombreux genres avec une efficacité hors du commun, s'inspirant des frères Coen et d'Hithcock, pour passer aux métaphores symboliques que l'on peut trouver dans Old Boy de Park Chan-wook (avec un petit côté Metropolis, du fait de sa symbolique des strates sociales par sa verticalité), au film d'horreur à la Carpenter, jusqu'à la comédie noire !
Parmi ces symboles ont peut retrouver :
La Pierre que Min donne à Ki-Woo, qui représente la foi de Ki-Woo dans sa destinée à devenir une personne ayant du succès qui sera confirmé à la fin du film, quand il rêve de racheter la maison des Park afin d'enfin libérer son père de l'abri.
Les odeurs, qui au-delà du fait qu'elles servent de moyen de créer du suspense à cause du fils des Park, elles symbolisent également la pauvreté ! Ces odeurs marquent une distance entre les Park et les Kim, de ce fait, même si à un moment donné, ils n'ont plus un rapport patron - employé, les Kim seront toujours ramené par ce biais, là où ils habitent …
Ensemble, ces symboles peuvent vouloir nous dire que même si une personne de la classe la plus pauvre veut s'élever dans la plus haute des classes, tous n'auront pas la force d'y arriver … cette ambition peut même les mener à leur propre destruction … (comme le passage où Ki-Woo se fait quasiment exploser le crâne avec la pierre que lui a donné Min)
Nous avons aussi comme symbole, la météo comme dans la plupart des films de Bong Joon-Ho, et là où dans Snowpiercer, nous avions la glace, Parasite utilise l'eau. Ce symbole est introduit lors de la scène où Ki-taek et Ki-Woo asperge ce qui semble être un SDF qui urine souvent près de chez eux. Ensuite, nous aurons le fameux passage de la tempête qui provoque une pluie torrentielle faisant en sorte de noyer le logement des Kim … ce symbole est utilisé pour nous parler encore une fois du rapport entre les plus riches et les plus pauvres, dans le sens, où là où la pluie a été une bénédiction pour les Park, étant donné que la pluie a permis de laisser place à un ciel bleu en lavant la ville de sa pollution. Alors que pour les Kim, ce fut une catastrophe …
Mais Bong Joon-Ho va encore plus loin, et ne laisse rien au hasard, chaque élément du film sert son histoire et son propos, que ce soit le fait que le fils de Park adore les indiens, jouant le rôle de critique du capitalisme qui réduit des cultures complexes, en des produits de consommation, le fait que les tables de la fête du jardin sont reprises d'une tactique de Yi Sun-Sin pour préparer le massacre à venir, la bataille entre les Kim et la gouvernante et son mari, qui parle du manque de solidarité entre les membres d'une même classe, etc.
Faisant passer son spectateur du rire à la terreur avec une légèreté peu commune !
Bong Joon-ho nous fournit une réalisation aux petits oignons, calibrés et étudiés avec une grande minutie, jouant avec les codes de différents genres pour donner du relief à sa mise en scène !
On trouve de nombreuses fantastiques idées de mises en scène que ce soit le rapport aux pulsations cardiaques ou lors d'une séquence de route avec du café dans un bol, qui est tout droit tiré d'Initial D, où le père avait mis un bol d'eau dans la voiture de son fils, pour être sûr que ces virages soient bons, etc.
Song Kang-Ho est comme à son habitude absolument bluffant ! Après des performances remarquées dans Memories of Murder, Sympathy for Mr. Vengeance, Snowpiercer, JSA et bien d'autres, il confirme encore une fois son statut de grand acteur du cinéma, voire peut-être le meilleur acteur Coréen de tous les temps !
Lee Sun-Kyun, le père de la famille riche, joue avec classe l'homme d'affaires Coréen idéal, mais du côté de la famille riche, on remarque davantage les performances de Cho Yeo-Jeong et Lee Jung-Eun, respectivement la mère et la gouvernante, qui a pour la première, une sorte de psychose depuis un certain événement qui la rendra surprotectrice et parfois déconnectée de la réalité, il y a d'autre chose à apprendre sur elle, mais pour ce faire, je serais obligé de vous spoiler ...
La B.O est composée par Jung Jaiel avec des extraits de Rodelinda de Haendel et In Ginocchio Da Te de Gianni Morandi. Les morceaux vont de musique acoustique à musique classique évoluant de la même façon que dans le film.
Pour conclure, Parasite est sans conteste l'un des meilleurs films de la décennie !
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le 21 oct. 2019
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