Maison de maître avec vue sur jardin !

Septième film du réalisateur Bong Joon-ho depuis qu'il c'est attelé au long métrage, et que de chemin parcouru depuis. Ce film transpire la maitrise à tout les étages, il est vrai que l'on était déjà habitué au style du monsieur depuis The Host (2004). Mais ici il atteint une véritable maestria qui a été récemment récompenser lors de la 92 cérémonie des Oscars, après avoir raflé la palme d'or ce qui pour les spectateurs est souvent signe de bonne augure.


Un bon signe c'est justement ce que le hasard réserve à Ki-Woo, jeune sud coréen un peu pommé lorsque l'un de ses ami étudiant lui propose de le remplacer pour allez donner des cours particuliers d'anglais à une lycéenne appartenant à une riche famille de Séoul. Sautant sur l'occasion il s'empresse de d'en informer le reste de sa famille lors d'un dîner, ou l'on découvre que le futur professeur pour sa part est issu d'une frange très pauvre de la société. Composé d'un père (chômeur), d'une mère (chômeuse) et d'une sœur ( tient chômeuse aussi) ils se partagent à eux quatre un appartement quasi en sous sol pas très salubre et ne survivent que de petit boulot et prêt à sauter sur la moindre escroquerie qui pourrait leurs rapporter. Pour couronner le tout leur moyen d'accéder a internet est de pomper sans vergogne le wifi des voisins. Le cadre est posé.
La famille Park, l'employeur du fraichement débarqué prof d'anglais est quand a elle diamétralement opposée au cadre de vie des Ki-Taek , Mr.Park est un riche entrepreneur et sa femme s'occupe avec l'aide d'une gouvernante de leur grande demeure et de leurs deux enfants. Très vite notre "héros" va alors mettre en branle un plan pour parvenir à faire embaucher le plus de membre possible de sa famille pour servir les Park, d'aucun dirait parasiter leurs sphère.


Bong Joon-ho parvient avec Parasite à dépeindre un sorte de thriller sociale tragi-comique. Le réalisateur parviens à concrétiser le périlleux exercice de saut de registre. Tantôt drôle il peut basculer dans le drame d'une grande noirceur tout en parvenant a nous faire vivre des véritables pics de tension que l'on partage avec les protagonistes. Tout cela enrober dans cette écrin de disparités des classes qui sert son propos.
Servit par un casting de première classe, les acteurs sont implacables, mention spéciale à Mrs.Park et un autre dont on ne peut ici malheureusement pas parler. On ressent une réelle sympathie pour les Ki-Taek malgré leurs pratiques fallacieuses et l'on s'immerge totalement avec ces deux familles au train de vie si éloigné l'une de l'autre. Il est impossible de ne pas citer la demeure des Park en tant que personnage à part entière (aussi cliché que cela puisse paraitre) tellement elle occupe une place dans le récit comme à l'image. De part sa structure et son histoire on assiste a des changement de décors inattendu à certain moment.
Ce qui nous amène au plan et à la mise en scène qui s'en donne à cœur joie, visitant les différentes pièces de la maison selon qui l'occupe et tout particulièrement le jardin scène centrale de l’édifice.
S'ajoute à cela une ambiance sonore qui sait ce faire présente quand nécessaire et surtout silencieuse au bon moment. Pour ce qui est de la B.O c'est la aussi à ranger au côté des réussites et on ne peut que saluer le travail fourni par Jeong Jae-il avec des compositions qui épouses le instants affiché à l'écran.


Le réalisateur sud coréen et parvenu à édifier un monument du cinéma, et qui rappel que les blockbusters ne sont pas l'unique alternative pour faire vivre des moments forts. Soutenu par un scénario ce permettant des rebondissements qui font basculer le film d'un registre à un autre, saupoudré d'un cadre dépaysant s'ajoutant à cela ce "je ne sais quoi" dut à la patte coréenne (la langue, la nourriture ..) il ce dégage de ce film une ambiance toute particulière comme on pouvait le ressentir lors du visionnage de Memories of murder du même auteur.
Difficile de ne pas être dithyrambique face à une telle œuvre qui permet au cinéma de respirer et de démontrer qu'il reste des beaux jours aux films hors du circuit américain, ainsi que de faire découvrir de nouvelle horizon à tout un pan de spectateur.
Rien que pour cela on peut s'écrier : RESPECT!

-Atomsk-
9
Écrit par

Créée

le 20 févr. 2020

Critique lue 197 fois

-Atomsk-

Écrit par

Critique lue 197 fois

D'autres avis sur Parasite

Parasite
AnneSchneider
8

La maison fait le moine...

La septième réalisation du monumental Bong Joon Ho est fréquemment présentée comme une critique acerbe des inégalités qui minent la société coréenne. La lutte, d’abord larvée et de plus en plus...

le 2 juin 2019

269 j'aime

37

Parasite
Vincent-Ruozzi
9

D'un sous-sol l'autre

La palme d'or est bien plus qu'une simple récompense. C'est la consécration pour un réalisateur ainsi que pour le cinéma qu'il représente. Il faut voir les discours de ces derniers qui, émus, avouent...

le 29 mai 2019

229 j'aime

30

Parasite
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] Lisez le premier paragraphe avant de nous insulter parce qu'on a mis 5

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique...

le 4 juil. 2019

162 j'aime

23

Du même critique

Le Gangster, le flic & l'assassin
-Atomsk-
6

Partie de chasse et chassé croisé !

Thriller et film d'action sympathique à la fois, Le Gangster, Le Flic et l'Assassin (aka Ak-In-Jeon / Histoire de méchants dans la version originale) se laisse regarder sur toute sa durée de presque...

le 26 févr. 2020

Parasite
-Atomsk-
9

Maison de maître avec vue sur jardin !

Septième film du réalisateur Bong Joon-ho depuis qu'il c'est attelé au long métrage, et que de chemin parcouru depuis. Ce film transpire la maitrise à tout les étages, il est vrai que l'on était déjà...

le 20 févr. 2020

The Lighthouse
-Atomsk-
9

Attention les yeux!

Tiens un film avec un parti pris. Ici nous avons affaire à un film de genre et ça fait du bien ne nous le cachons pas. A commencer par son format, ici dites au revoir au16/9 et bonjour le 4/3 et sur...

le 14 févr. 2020