Parfum éventé

La réalisation nous fait d'emblée penser à un film érotique (ce n'est pas le cas, toute la nudité du film se trouve dans l'affiche). L'interprétation en général effectivement est bonne, avec une mention spéciale à Vittorio Gassman et Alessandro Momo. Mais on a beau faire des efforts, c'était les années 70, en Italie, certaines scènes ne passent plus. Le caractère de notre aveugle vis-à-vis des jeunes femmes ressemble à Tonton peloteur qui lui vaudrait de nos jours 5 ans ferme. La différence de traitement entre l'homme et la femme relève d'un autre âge. Ces mesdames sont soit des putes, soit des nonnes, alors que la vision de l'homme est plus développé. C'est dommage, car on aurait pu s'attendre à un amoureux raffiné des femmes avec toute la subtilité que cela implique. De la même manière, l'handicapé qui peut tout dire sans que personne ose lui répondre apparaît bien suranné, et surtout, cela ne fait plus rire du tout. L'aspect comique du film, qui faisait clairement partie des intentions de Dino Risi, fait pschit.

Du côté de la tragédie, j'aime bien le canevas, le voyage initiatique du jeune Ciccio, neuneu en matière de femme, chargé d'aider pendant 7 jours Fausto, un vieux militaire plein d'assurance avec la gent féminine, mais aveugle, manchot et orgueilleux. La conclusion amène une profondeur certaine et vient bouleverser la trame attendue, mais... car il y a toujours un mais à ce film, Dino Risi n'en fait pas grand chose mise à part une débauche de sentimentalisme incongru.

Rares sont les films qui échappent aux outrages du Temps. Parfum de femme l'a pris de plein fouet.