Été 2021, Paris me manque, un blue ray de ce film me passe sous la main, c'est parti. Et pour retrouver Paris, c'est clairement presque le bon film ! On a tout plein de plans sur le quartier latin, le vingtième, le treizième... mais alors l'histoire autour, on s'en fouttrait pas un peu ?
Pourquoi ce film s'appelle comme ça en fait ? On a compris que les personnages habitaient la capitale française. Mais on ne va pas s'amuser à nommer chaque film par la ville où l'intrigue se déroule, ce serait complètement con quand même. Parce que, soyons honnête deux minutes : quand on appelle son film Paris, déjà on a un gros melon mais c'est pas le sujet, on estime être capable ou au moins avoir l'intention de raconter quelque chose sur les habitants de cette ville et ce qu'ils sont. Mais là, on a quoi ? Un film choral dont les relations entre les personnages sont pour les meilleures oubliables ( celles autour de Binoche ) et pour les pires risibles ( Lellouche poissonnier? ptdr ).
Bref, tout ça pour dire que le film ne vaut pas la peine d'être vu : Duris joue le rôle d'une personne en fin de vie qui chuchotte et organise une fête à la fin, donc quelque chose de risible et déjà vu ailleurs mille fois... et c'est vraiment une synthèse de conneries du style. On a le droit à pleins de moments ou les acteurs sont en roue libre, se débattant avec un scénario qui s'excuse de sa bêtise.
Et pourtant. Au milieu de cette marrée basse du cinéma français... Fabrice Luchini et la boulangère. Le premier joue le rôle d'un professeur d'histoire qui part en vrille. C'est simple, j'aurais aimé que le film s'appelle " Fabrice Luchini ". Il est merveilleux. Il envoie des poèmes de Baudelaire par texto à une élève, lui écrit qu'il "la kiffe trop quoi", réussit à entamer une relation avec elle, consulte un psychanaliste et lui dit que son métier est complètement débile... bref, toutes ses scènes sont jubilatoires.
Et puis la boulangère... elle est nature peinture quoi, on dirait une vraie boulangère. Elle critique les clients, ne croit pas à l'origine française d'une postulante à une recherche de travail... ça sonne tellement vrai !
Après tout cela, on a également tout un segment qui essaie vainement de tenir un propos sur l'immigration et les personnes de couleur à Paris. C'est ridicule, superficiel et sans intérêt, comme l'illustre la scène ou une fille qui avait rencontré un mec en vacances lui avait donné son numéro dans le cas ou il viendrait à Paris... il la rappelle et elle, elle va à un défilé de mode. Deux vies diamétralement opposées. Sauf qu'on a besoin de plus que ça pour comprendre ton opinion sur l'immigration Cédric, si non c'est creux. On a une scène un brin intéressante avec de la musique classique qui accompagne Luchini en train de faire son émission, la musique continue mais Fabrice laisse place aux immigrés en train d'avancer. On avait un truc... sauf que Godard en fait quelque chose de plus abouti dans Puissance de la parole (je dis ça après avoir lu une analyse du métrage par Moullet, donc j'imagine l'intérêt du bordel si seulement 10 lignes valent plus que le film de Klapish....)
Bref, à ne pas voir, à moins d'avoir adoré Luchini chez Rohmer, avec sa célèbre réplique " Moi ??? Mondain ???? " dans Les nuits de la pleine lune.