J' ai honte, je n' avais jamais vu ce film . Peut-être parce que je me méfie des palmes d' or à Cannes ... Mais là , disons-le tout de suite , on passe très très près du chef-d' oeuvre ! A savoir: un film qui ne ressemble à aucun autre et dont on savoure chaque moment . Dès les premières images , on sent une ambiance particulière, proche de la photographie voire de la peinture . L'écran devient le cadre puis le sujet apparaît . Ce bonhomme improbable, sorti de nulle part , casquette rouge vissée sur la tête , nous accapare de son silence , de ses pensées . On est pris par le film qu' on aurait cependant et c' est un paradoxe , voulu voir finir plus tôt ... Wim Venders a peut-être voulu pousser à bout le spectateur , contrebalancer une heure sans parole par trois quarts d' heure d' expiation verbale : on lui pardonnera comme le choix de Nastassi Kinski pour incarner Anne quand une inconnue de talent aurait fait l' affaire . Gardons en souvenir les deux derniers plans , cette photographie à la '' Kodachrome '' survitaminée et la performance d' acteur inoubliable d' Harry Dean Stanton .