Ils sont tellement rares les films bienveillants, tendres et dénués de toute envie de pointer du doigt telle ou telle injustice. Pourtant, en filigrane de Paris la blanche, se raconte près d'un demi-siècle de relations compliquées entre l'Algérie et la France, d'une rive à l'autre, de la guerre à l'immigration. Le premier long-métrage de Lidia Terki repose sur un sujet fragile, celui du voyage d'une femme kabyle âgée, à la recherche de son mari qu'elle n"a pratiquement pas vu durant 48 ans et dont elle n'a plus de nouvelles depuis qu'il a pris sa retraite à Paris. Le film, qui respire l'humilité et l'humanisme, est avare de mots mais pas de rencontres. Il est surtout le récit d'un amour qui a perduré, malgré l'absence et avec une mer pour séparation. Il serait facile de reprocher à Paris la blanche son manque d'étoffe et son refus d'expliquer plus avant les motivations psychologiques de ses protagonistes. Sans peur et sans reproches à formuler, son héroïne comprend ce qui l'entoure mais ne juge pas, attirant comme un aimant la gentillesse de gens pas aussi indifférents que l'on a coutume de prétendre. C'est aussi sa candeur et sa désarmante croyance en la bonté humaine qui fait le prix de ce "petit" film au grand coeur. Et il a trouvé une interprète de choix avec Tassadit Mandi, bouleversante et splendide de bout en bout.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2017 ...

Créée

le 31 mars 2017

Critique lue 707 fois

2 j'aime

2 commentaires

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 707 fois

2
2

D'autres avis sur Paris la blanche

Paris la blanche
seb2046
7

Au-delà de la mer, un amour comme horizon...

PARIS LA BLANCHE (14,4) (Lidia Terki, FRA, 2017, 86min) : Un délicat portrait d'un vieux couple séparé depuis 48ans, un subtil constat des solitude provoquées par l'émigration et l'exil, une...

le 17 avr. 2017

3 j'aime

3

Paris la blanche
Cinephile-doux
7

D'une rive à l'autre

Ils sont tellement rares les films bienveillants, tendres et dénués de toute envie de pointer du doigt telle ou telle injustice. Pourtant, en filigrane de Paris la blanche, se raconte près d'un...

le 31 mars 2017

2 j'aime

2

Paris la blanche
etsecla
7

La pudeur des sentiments

Rarement une fiction aura mis en scène avec tant de sensibilité la trajectoire de vie d’un travailleur immigré maghrébin de la première génération ayant travaillé toute sa vie en France tandis que sa...

le 6 août 2019

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13