mais la beauté ça ne se garde pas pour soi, ça se donne aux autres

Je vais donner un avis général sur le film et pas donner un avis particulier sur chaque segment (enfin, quoique), comme souvent dans ce genre de projet, tu n'as pas le summum du cinéma pour chaque réalisateur, le Godard est assez banal, idem pour le Rohmer (pas inintéressants, mais banal), le Pollet est inconsistant au possible...


Enfin, à part le Pollet il y a un truc à sauver dans chacun de ces segments, mais même de façon plus général, le projet est intéressant, s'attarder dans un quartier, y montrer comment sont les gens, la vie... et finalement on se rend compte qu'il y a une constante dans le film, du moins chez Godard, Rouch et Chabrol, un peu moins chez les autres, les femmes sont des chieuses... Alors je vais détailler, mais j'adore chez Godard la fille totalement opportuniste qui croit s'être trompée de lettre lorsqu'elle écrit à ses deux amants et va jouer la fille amoureuse chez les deux... Histoire de se faire baiser... D'ailleurs j'adore comme le film de Godard est présenté, il ne peut bien sûr pas juste mettre réalisé par JLG... non il met "un action film" "organisé par JLG" et filmé par Maysles (son opérateur). Chez Chabrol les scènes muettes sont sympas... et on a cette femme qui est contre la peine de mort, sauf pour les tueurs d'enfants, ça me rappelle ce que dit Nietzsche sur les femmes... et de leur mystère qui porte un nom : "la grossesse"... Chez Douchet j'ai aimé les citations au début et un peu le concept, même si ça ne vole pas très haut... Chez Rohmer j'aime l'idée (si c'est bien l'idée développée par le film), du fait que le mec vive dans la paranoïa après qu'il croit avoir tué un type lors d'une dispute débile parce qu'ils se sont rentrés dedans... et que si cette personne avait été une jolie dame, il ne se serait rien passé, tout le monde serait resté courtois et se serait échangé un sourire poli... (le pouvoir d'un sourire).


Chaque segment ne dure que 15 minutes, donc ça se regarde sans faim... sauf franchement le Pollet, avec son mec timide qui invite une pute... franchement... c'est long pour pas grand chose...


Par contre le segment de Rouch vaut totalement que l'on voit le film pour lui, c'est il me semble quasiment un plan séquence, alors j'ai pas forcément fait gaffe, parce que je m'en fous un peu, mais je n'ai repéré qu'une seule coupe franche... et on a un homme et une femme qui prennent le petit déjeunez et on voit donc une scène de la vie quotidienne, où la femme va râler pour tout et n'importe quoi et diriger la vie du mec, soumis, et dès qu'il va faire un truc le retourner contre lui, comme ça, l'air de rien... C'est tellement vrai, c'est des discussions qui arrivent tous les jours ça. Elle lui dit d'arrêter de manger car il a pris du poids, elle l'envoie se raser... elle se plaint que bientôt la vue sera bouchée... alors que le type veut seulement manger son petit-dej au calme... Brillant... Elle le provoque, elle le provoque, comme ça, par des petites phrases, le mec en a marre, il s'énerve un peu et lui envoie dans la gueule la vérité : "des comme elles il y en a plein dans la rue". Elle n'aime pas, elle se barre. Il se soumet, il est là à supplier... Le pauvre est irrécupérable... et là elle rencontre un type dans la rue qui lui dit des choses magnifiques, l'inverse de ce que lui disait son "copain" dans la scène précédente... lui c'est le roi de la jungle... elle trouve que c'est injuste d'être celui qui dévore plutôt que celui qui est dévoré et lui il dit "vous par exemple, vous êtes belle, c'est injuste pour les autres..." avant d'ajouter "vous savez profiter de votre beauté ? mais la beauté ça ne se garde pas pour soi, ça se donne aux autres" et là tout est dit... tout... Sauf qu'égoïste elle préférera la garder pour elle sa beauté... et là, c'est le drame... C'est ce que j'ai toujours dit... On n'est pas tous égaux, il y a des beaux, des laids, c'est comme ça, la vie est injuste, mais avec les "qualités", avec les "droits" qui vont avec ces qualités, vont les devoirs... Et ça c'est magnifique... seulement il faut remplir ses devoirs...

Moizi
7
Écrit par

Créée

le 5 avr. 2015

Critique lue 1.3K fois

6 j'aime

4 commentaires

Moizi

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

6
4

D'autres avis sur Paris vu par

Paris vu par
socrate
7

Quel chemin prendre ?

Un film vu après la lecture de l'élogieuse critique de Philistine que je vous recommande, notamment sur tout ce qui concerne la nouvelle vague sur laquelle elle est manifestement plus au point que...

le 17 avr. 2012

13 j'aime

10

Paris vu par
cinewater
6

Critique de Paris vu par par Ciné Water

La Nouvelle Vague a son importance dans l'histoire du cinéma sur le plan international, une très grande importance. Celle de la liberté, la liberté de prendre une caméra 16mm et son enregistreur son...

le 6 nov. 2011

10 j'aime

Paris vu par
Moizi
7

mais la beauté ça ne se garde pas pour soi, ça se donne aux autres

Je vais donner un avis général sur le film et pas donner un avis particulier sur chaque segment (enfin, quoique), comme souvent dans ce genre de projet, tu n'as pas le summum du cinéma pour chaque...

le 5 avr. 2015

6 j'aime

4

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Moizi
2

Vos larmes sont mon réconfort

Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...

le 21 déc. 2019

488 j'aime

48

Prenez le temps d'e-penser, tome 1
Moizi
1

L'infamie

Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...

le 29 nov. 2015

301 j'aime

146

Le Génie lesbien
Moizi
1

Bon pour l'oubli

Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...

le 4 oct. 2020

240 j'aime

61