Parlez-moi de vous par Florian Bodin

Encore un sujet radiophonique, ce qui n'est pas pour me déplaire tant il y a selon moi, matière à établir une véritable relation entre le spectateur et, ici, la présentatrice de l'émission. Mais contrairement à Radiostars, Parlez-moi de vous préfère le drame, quitte à tomber dans le cliché.

Mélina, jeune bourgeoise parisienne, est présentatrice d'une émission à succès en soirée. Ayant une relation très complice avec ses auditeurs, elle se révèle être recluse et surtout seule. Abandonnée très tôt par sa mère, elle va tenter de reprendre contact avec elle.
Un ton donc froid voire même sordide par moment tant la façon dont la mère se comporte est insupportable à son égard : dénis, oubli volontaire de sa fille, mensonges... la relation qu'entretiennent les deux femmes est souvent synonyme d'un duel poignant. En particulier grâce à une Karin Viard en très grande forme la majeure partie du temps.

Bien malheureusement, le film s'embourbe dans les clichés et les situations grotesques au fil que l'histoire avance. Intrigues inutiles, humour trop peu présent et incohérences entraîneront au fil du temps que l'ennui commencera à pointer le bout de son nez. On se retrouve donc avec une Karin Viard qui commence à en faire beaucoup trop, ressemblant plus à une hystérique qu'à une femme bouleversée et un Nicolas Duvauchelle qui aurait eu au départ un intérêt, se transformant en un artiste playboy sans intérêt.

Mais ce qui est le plus décevant reste cependant cette absence totale du sujet de base : la radio. Au total, environ 5 scènes seulement porteront sur la radio et cette relation qu'ont la présentatrice et les auditeurs/trices. Un constat bien maigre quand on cible au départ son sujet là-dessus. On se demande donc sur quel pied danser quand on voit que le véritable sujet du film traite de l'abandon et de la relation mère-fille.

Bref Parlez-moi de vous est un semi-échec. Pas foncièrement mauvais, le film ennuie au fil du temps et surtout s'embourbe dans des clichés sur les différences entre les riches et les pauvres. La relation entre Mélina et sa mère, intéressante au départ finit par devenir presque grotesque tandis que Karin Viard devient presque hystérique. Mais c'est surtout pour cet aspect radiophonique totalement survolé qu'on est déçu alors qu'il aurait pu être traité d'une bien meilleure manière.