Dans la lutte opposant Alain Delon à Jean-Paul Belmondo, je me demande qui était le plus ridicule exceptée cette guéguerre elle-même. Belmondo, au moins, gardait une certaine classe et sa gouaille. Delon...Laissez-moi rire.


D'ailleurs, tout le début du film se déroulant en Afrique prête à rire. On se croirait limite dans une parodie des Nuls. Voir Delon faire semblant de se battre avec un grand noir, l'humilier parce que c'est Delon. Avec toutes ces femmes noires en arrière-plan qui s'extasient pour pas grand-chose...


D'humiliation, il en sera beaucoup question. Lorsqu'il reçoit un télégramme l'informant du meurtre de sa fille, il est détruit. Il est détruit mais joue l'abattement comme un pied. A titre de comparaison, rien à voir avec la prestation de Sean Penn dans Mystic River de Clint Eastwood. S'il tenait tellement à sa fille, pourquoi ne la tenait-il pas près d'elle au lieu de l'envoyer en France faire ses études six longs mois par an pendant que monsieur se la coule douce sur son île à jouer aux cartes ? Mystère.


Une fois rentré en France pour faire le ménage, il se fera sauter dessus illico par une Fiona Gélin peu farouche. Vingt-trois ans à l'époque. Quand Delon en avait cinquante. Bon, après, Anne Parillaud dans Dans la peau d'un flic avait bien vingt et un ans. C'est un habitué. Sa compagne de l'époque avait aussi trente ans de moins que lui. Bref.


Bien qu'étant retiré du métier depuis dix ans tout rond, il progressera dans l'enquête sans trop de soucis. Je parlais d'humiliation. Un ancien indic' lui dira ce qu'il voudra savoir après lui avoir jeter du café brûlant sur les couilles et enfoncé la tête dans la partie congélation de son frigo. Il en sera de même pour ses prochaines victimes. Comme s'il éprouvait un plaisir sadique à jouer avec sa nourriture avant de la manger. Là où la police lyonnaise n'avançait à rien en son absence, lui, découvre tout en une poignée de scènes le plus souvent filmé en gros plan, les sourcils froncés, torse nu. C'est le reproche qu'on pourrait faire à Delon et ce qui résumerait sa carrière. Un très grand acteur dans les années soixante et soixante-dix qui se laisse enfermer par sa caricature dans les années quatre-vingt jusqu'à finir par être totalement ridicule.


Ce n'est pas en copiant le scénario de Magnum Force en montrant des bandes fascistes exécutant le sale travail avec lui au milieu pour les arrêter qu'il adoucira son image. Vu qu'à la même époque, il part alors installer en Suisse et ne cachant plus sa proximité avec Jean-Marie Le Pen. Inexplicablement, le public suivra. J'espère qu'il en aura profité sur le moment car ce sera la dernière fois.

Incertitudes
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le 17 oct. 2018

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