La peste

Régis Wargnier, habitué des grandes fresques historiques et romanesques (comme le réputé "Indochine"), s'essaie ici au polar mystérieux avec cette adaptation du "rompol" éponyme de Fred Vargas.
Sachant que j'avais eu plutôt de mauvais échos, et n'ayant pas lu le livre en question, je serais tenté de dire : pas mal du tout, finalement...

Non que "Pars vite et reviens tard" soit dépourvu de défauts, mais il faut lui reconnaître une certaine originalité, parvenant à installer une atmosphère sombre et inquiétante, avec sa "place du village" nichée au sein de la capitale (l'exact centre de Paris semble-t-il, et de l'intrigue également) et son marché à la criée, qui abrite une galerie de personnages étranges, parmi lesquels figure forcément le tueur.
Un whodunit à la Agatha Christie, en somme, même si l'ambiance n'a rien à voir.

"Pars vite et reviens tard" souffre toutefois de deux défauts majeurs :
- l'enquête en elle-même se suit avec intérêt, mais sa résolution est plombée par un rebondissement aussi invraisemblable que capillotracté.
- l'interprétation s'avère très inégale, avec des comédiens peu inspirés ou mal dirigés (José Garcia lui-même ne semble pas taillé pour le rôle d'Adamsberg, Marie Gillain n'apparaît pas très convaincante, Linh Dan Phan doit avoir deux scènes...), même si Nicolas Cazalé ou Lucas Belvaux s'en sortent un peu mieux.

Au final, un récit policier volontiers étrange et énigmatique, loin d'être transcendant, mais qui se laisse suivre avec un certain plaisir.