Un film de science-fiction avec un duo glamour Jennifer Lawrence et Chris Pratt, ce n'est pas forcément ma tasse de thé à la menthe avec des cacahuètes dedans, mais parfois un peu de légèreté ne fait pas de mal en ce début d'année morose. En voyant la foule d'adolescentes se ruant dans la salle en poussant des petits cris jouissifs, cela ne me rassure pas et l'envie de faire demi-tour m'étreint comme le froid qui sévit dans nos rues. C'est donc envers et contre tout, que je tente quand même l'aventure.
La beauté d'un vaisseau voyageant dans l'espace reste toujours un plaisir visuel, cela me fait le même effet quand un sous-marin se déplace dans l'océan. L'immensité entourant ces navires me ravit, c'est comme s'ils étaient seuls dans cet environnement en apparence calme. Le début est séduisant, Jim Preston (Chris Pratt) se réveille et va vite découvrir qu'il est le seul parmi les 5000 passagers à être dans cette situation, mais surtout qu'il reste encore 90 ans avant qu'Avalon arrive à destination. Il est comme Tom Hanks dans Seul au Monde et va passer par tout les états. A une différence notable, il n'est pas vraiment seul et s'il le souhaite, il peut briser sa solitude en réveillant Aurora Lane (Jennifer Lawrence) ou d'autres passagers.
La première demi-heure en compagnie de Chris Pratt et d'Arthur (Michael Sheen); un robot barman œuvrant dans le bar de Shining; se passe agréablement. Il nous fait visiter le vaisseau, tout en exhibant son fessier sous la douche. Il passe de la joie à la tristesse et inversement. Il se transforme en homme de cro-magnon et erre tel une âme en peine dans des couloirs toujours aussi vides. En tombant par le plus grand des hasard sur le visage de Jennifer Lawrence, il va en tomber amoureux. La belle au vaisseau dormant obsède ses pensées et devient le sujet de conversation principal avec Arthur. Un choix cornélien s'ouvre à lui et sa décision va mettre à mal la stabilité d'un film qui se déroulait plutôt bien.
Le film est construit sur la romance entre Chris Pratt et Jennifer Lawrence. C'est son argument de vente principal, celui qui doit donner envie au public de se perdre durant près de deux heures au sein de leur passion. L'éveil de la belle fait souffler une brise de mièvrerie assommante. Elle minaude, exhibe ses formes dans un maillot de bain blanc immaculé pour effectuer ses longueurs dans une piscine avec vue sur l'infini et au-delà. Elle fait aussi son jogging, bref elle garde la forme, alors que son prétendant oeuvre dans l'ombre pour la surprendre et la séduire. C'est mignon, mais ennuyeux. Pour plaire à tout les publics; le film étant avant tout familial, mais surtout pour adolescents(es); on va nous infliger des péripéties rocambolesques, se révélant parfois risibles. Au lieu d'explorer la psychologie des personnages avec en fond la lutte des classes ou de la difficulté à se retrouver seuls face à une mort certaine. Le film décide d'offrir un peu de spectacle et de sensualité. Dans les deux cas, cela reste sage. Non, vous ne verrez pas le corps nu de Jennifer Lawrence, mais vous aurez en partie celui de Michael Sheen. On se console comme on peut....
Le spectacle est visuellement réussi. Morten Tyldum nous offre de beaux plans et même si sa caméra manque d'émotions, on se laisse émerveiller par la beauté de l'espace, du vaisseau et du duo. Enfin, surtout Chris Pratt qui peut slalomer dans tout les genres, sans être trop à la peine, au contraire d'une Jennifer Lawrence continuant de diluer son talent dans des œuvres insipides (X-Men & Hunger Games), mais lucrative, comme ici. C'est un luxueux gâchis, alors qu'on avait une foule de sentiments à vivre au travers de ses personnages.
Ce n'est pas désagréable, on peut même somnoler tranquillement, cela ne vous fera pas perdre le fil de l'histoire. On en sort avec l'impression que cela aurait pu être bien, mais aussi avec cette question me taraudant : comment a-t'il réussi à planter un arbre dans ce vaisseau?