Attention, ça spoile allègrement. En même temps, on a rarement vu film plus prévisible, le potentiel néfaste du spoil est ici tout relatif.
On a donc un acteur bankable qui se réveille 90 ans trop tôt lors d’un voyage spatial. Au bout d’un an, il s’ennuie un peu, mais heureusement pour lui, une autre actrice bankable dort sur le vaisseau. Il la réveille, ils tombent amoureux, elle se fâche parce qu’il ne lui a pas révélé son lourd secret, ils sauvent le monde, ils se réconcilient et ils vécurent heureux. Wow…
L’idée de départ est assez géniale, le film l’est beaucoup moins. Passée la première demi-heure assez sympa où l’on voit Chris Pratt chercher à s’amuser seul sur le vaisseau, le reste est d’une banalité et d’une niaiserie navrantes. Seul Michael Sheen en barman androïde sort un peu la tête de l’eau dans ce naufrage. La réalisation n’est pas inspirée, aucun plan digne d’intérêt, aucune idée de mise en scène (si ce n’est, éventuellement, la scène de la perte de gravité dans la piscine). C’est plat, bête, sans véritable intérêt. Ça se regarde, on passe pas forcément un mauvais moment, mais la plus-value de ce film est assez proche du néant.
Dans tout ça :
- C’est quand même pratique que le seul mec qui se réveille soit mécanicien, au cas où le vaisseau aurait un problème… S'il avait été comptable, l'histoire aurait été vite pliée
- Heureusement qu’il y a des robots et androïdes prêts à distribuer de la bouffe à volonté, au cas où quelqu’un se réveillerait trop tôt.
- Le mec tombe par hasard sur Jennifer Lawrence et décide que c’est elle qu’il voulait réveiller. Il avait pourtant largement le temps de rechercher les dossiers des autres passagers, on sait jamais.
- C’est quand même encore plus pratique que Morpheus se réveille juste pour 3 minutes à l’écran, assez pour donner les informations utiles aux héros et les accès de sécurité qui seront utiles pour sauver Chris Pratt de la mort. Là encore, si on avait réveillé le mec qui nettoie les chiottes, ça aurait compliqué les choses. Après ça, Morpheus pouvait crever tranquille, on avait plus besoin de lui.
- L’homme qui se sacrifie pour sauver sa belle, mais heureusement, il meurt pas vraiment, par un invraisemblable concours de circonstances dans un remake foireux de Gravity…
- Il lui propose de retourner dormir mais elle refuse, l’amour est plus fort que l’ennui.
- Insérez ici un happy end ridicule
En bref, un film bourré de tous les poncifs habituels, sans grand intérêt. Un peu comme un fast food. C’est pas très bon mais ça se mange bien, c’est vite digéré et on veut vite passer à autre chose.
En bonus : j'ai eu droit aux bandes-annonces du nouveau Transformers et du nouveau Fast&Furious avant le film. J'ai vite compris que finalement, je n'étais peut-être pas le public visé par Passengers...