Jennifer Lawrence et Chris Pratt dans un film de science-fiction sorti à Noël. Dit comme ça, on est en droit de s'attendre à un blockbuster monstrueux réunissant deux superstars actuelles dans un genre qui se refait une santé depuis les relances des sagas "Star Trek" et "Star Wars". Eh ben non, pas du tout. Issu d'un scénario resté dans les placards d'Hollywood depuis longtemps, "Passengers" figurait sur la "Black List", sorte de recensement des meilleurs scripts non-adaptés le plus souvent écrits par des inconnus. La grande faiblesse de "Passengers" est d'avoir été vendu comme un film à grand spectacle hivernal alors que la majeure partie du film ressemble plus à un huis clos autour d'une histoire d'amour sur fond de secret tragique. A la fois très intimiste (casting et enjeux scénaristiques réduits pour laisser place aux développements des personnages) et impressionnant (l'architecture monumentale du vaisseau), le film du norvégien de naissance, Morten Tyldum ne sait pas réellement choisir entre romance dans les étoiles et film d'action, même si on sent que le coeur du cinéaste penche plutôt vers la première option. Du coup, il scinde son film en deux sans véritablement justifié de liens entre les deux parties qui pourraient être indépendantes l'une de l'autre, ne serait-ce que dans le ton choisi pour le développement de l'intrigue. "Passengers" est alors enfermé dans son statut de film grand public et se doit de remplir un cahier des charges qui ne fait qu'alourdir une histoire d'amour rendu juste et touchante par deux acteurs qui se donne corps et âme dans le projet, "Passengers" est, au final, à l'image de ses protagonistes : une belle histoire d'amour enfermée dans quelque chose de beaucoup trop grand et creux pour elle.