Bonne petite surprise que ce «Passengers» de Morten Tyldum, maladroitement vendu comme un énième film de S.F et d’action par une bande-annonce trompeuse. Evidemment «Passengers» est bel et bien un film de science-fiction de par son sujet. 5.000 colons et membres d’équipage s’embarquent à bord du vaisseau spatial Starship Avalon pour un voyage interstellaire de 120 ans, pour recommencer une nouvelle vie. Vivre sur la terre surpeuplée n’est plus possible, tous ces hommes et femmes ont fait le choix, par la même le sacrifice de ne plus jamais revoir les leurs en devenant les premiers colons de la planète Homestead 2. Lovés dans leurs cocons de verre, plongés dans un sommeil artificiel, ces aventuriers de l’espace auront la sensation d’avoir dormi qu’une nuit. Une nuit de 120 ans. Après une trentaine d’années sans encombre, l’Avalon traverse un champ d’astéroïdes. Plusieurs avaries sont détectées, le vaisseau active l’autoréparation mais l’un des modules d’hibernation artificiel vient de se désactiver. Jim Preston (Chris Pratt) se réveille 90 ans trop tôt ! Pensant qu’il ne reste que quelques mois de voyage, Jim va profiter de l’opportunité pour visiter l’immense vaisseau. Mais cette effervescence sera éphémère quand Jim découvrira qu’il ne peut plus retourner dans son module d’hibernation et que l’Avalon deviendra son tombeau. Son seul réconfort sera Arthur, un androïde barman. Véritable Robinson Crusoë de l’espace, Jim frisera la folie et jettera son dévolu sur Aurora Lane (Jennifer Lawrence), passagère endormie que Jim réveillera bientôt. Le vaisseau spatial, véritable personnage du film est d’un gigantisme incroyable à la hauteur de l’immensité qu’il traverse. Les effets spéciaux sont saisissants de beauté. Dans ce décorum à la fois magnifique et funeste, Mortem Tyldum insuffle à son long métrage un brin d’action quand nos héros devront sauver le vaisseau et par la même ses passagers (rien que ça !). Mais «Passengers» est avant tout, une touchante fable philosophique sur la peur de la solitude, la peur de la mort, le sacrifice mais surtout nous est posée la question cruciale : Comment peut-on vivre et aimer une seule personne, quand cette personne est la cause de notre propre perte ? Quand la science-fiction de Philip K. Dick («Le voyage gelé») et le romantisme d’ Henry de Vere Stacpoole («Le Lagon bleu») se confronte à l’aventure de Daniel Defoe («Robinson Crusoé»).

RAF43
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le 23 mai 2017

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