Le meilleur du film réside dans les cinq premières minutes durant lesquelles apparaît une succession de plans silencieux montrant l'immense vaisseau vide, tournant et avançant seul à travers l'espace, guidé par un pilote automatique.
Pendant ce temps-là les passagers dorment, inconscients de l'espace autour d'eux et du temps qui s'écoule lentement - ils ne doivent se réveiller qu'un siècle plus tard. Mais l'un d'eux se réveille justement. Il ne peut ni réveiller les membres de l'équipage, endormis eux aussi et enfermés dans le coffre fort de la salle de pilotage, ni se rendormir lui-même : le voilà pris au piège de sa solitude et de l'écrasante vacuité du temps (il lui reste quatre-vingt dix ans à attendre avant que les autres se rendorment). S'ensuit une demi-heure assez divertissante mais sans grand intérêt, sorte de "Seul au Monde" dans un vaisseau.
Je vous passe les spoilers mais il va finir par être accompagné d'une charmante jeune fille jouée par Jennifer Lawrence. Il arrive ce qui devait arriver, ils tombent amoureux, puis se disputent et ne se parlent plus. Nous sommes alors presque aux deux tiers du film et le scénario arrive enfin à son premier nœud dont le dénouement déterminera la suite des évènements. Le reste est catastrophique : l'arrivée d'un troisième personnage, aussi grotesque qu'inutile, et les rebondissements tout aussi prévisibles les uns que les autres, font doucement plonger le film vers les abîmes du navet aventuro-sentimental, comme s'il devenait lui-même l'image du vaisseau initial : une coquille vide qui avance en pilote automatique vers une fin annoncée depuis des siècles.