L’histoire trouble de deux femmes, la boss et son employée. Se greffent des confusions d’identités, du désir vaguement saphique, un meurtre, du voyeurisme. Pas de doute, c’est un scénario écrit par Brian de Palma, maître parmi les maîtres … de la mise en scène. Les aficionados du grand Brian seront comblés puisque tout y est : Voyeurisme donc, mais aussi jeu de pouvoir, technologies, split-screen, travelling millimétré, souffre, plans à tomber. A ceux-là, le film est vivement conseillé. Les autres, peut-être hermétiques au style si marqué et à la virtuosité parfois vaine, pourront trouver de nombreux griefs à cette production franco-allemande. A commencer par le décor et l’ambiance, aussi froids qu’une porte en verre. C’est un des soucis majeurs de ce film dont l’image rappelle (un peu) un mélange entre un épisode de Julie Lescaut et une production Canal +. Le rythme est assez irrégulier, le film peine à commencer et connaît quelques temps morts. De son côté, l’interprétation est plutôt efficace, en particulier Noomi Rapace. Petit polar mineur donc pour qui se contentera de suivre l’histoire. Mais il faut reconnaître la flamboyance de certaines scènes et le vertige que provoque certaines séquences. La patte de Palma est là et bien là et je ne peux qu’admirer et m’en réjouir. Reste qu’il faudra que le grand Brian comprenne un jour que s’il est un des meilleurs techniciens sur cette terre, il n’est pas un bon scénariste. Au fond, la vraie question est peut-être la suivante : Peut-on être et avoir été ?