De Palma renoue avec ses films personnels de la fin des années 70 et du début des années 80, comme "Pulsions" ou "Obsession". L'influence de Hitchcock se fait sentir, mais aussi celle du cinéma de série B avec des passages sanguinolents ou érotiques (ou les deux). Donc, c'est tourné avec une économie de moyens peut-être voulue, des acteurs dont la finesse psychologique est écartée au profit de l'ambiguïté vaporeuse, et une intrigue poisseuse et solide, avec quelques coups d'éclat. On a les procédés typiques de De Palma : split screens, masques, meurtres à l'arme blanche, et musique quasiment plagiée sur celle de Bernard Herrman (le compositeur attitré de Hitchcock). Ce n'est pas une grande réussite (ça a parfois des allures de téléfilm allemand), mais la fin sauve le film, en mêlant scènes rêvées et scènes réelles, à tel point que le spectateur ne sait plus séparer les unes des autres, non plus que l'actrice principale.