Twin Peaks
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Clairement pas un bijou mais ça se regarde.
Le gros reproche à faire, c'est que c'est terriblement plat : c'est normal, il n'y a pratiquement pas de conflits. On ne s'ennuie pas vraiment, parce que le personnage fait des rencontres sympathiques, même si les dialogues paraissent plus fantasmés qu'autre chose et que le tout est un peu redondant (les losers magnifiés, c'est bien mais à petite dose : ici il n'y a que ça).
Il y a un côté dérisionnel sympathique aussi : JJ s'amuse de ce monde artistique (la gamine poétesse snob, le chauffeur de bus déphasé, le copine qui veut absolument percer avec un art ou un autre et prête à découvrir une nouvelle pratique si ça peut lui apporter du succès) et c'est ce qui rend le film abordable. Il reste malgré tout l'impression qu'au fond, l'auteur est un peu sérieux, qu'il considère son personnage comme un grand poète de la plèbe.
En tous cas, malgré le peu de constructions dramaturgique, l'auteur a pu trouver une fin satisfaisante et logique ; c'est-à-dire que je me suis demandé durant le fil comment Jim allait conclure son récit, la solution est bien trouvée : le climax est logique (bien préparé), la crise finale fonctionne assez bien car elle permet au héros de se rendre compte de sa passion et la rencontre finale qui amène la grande résolution est à nouveau très cohérente (elle permet d'unir tous les thèmes abordés).
La mise en scène fonctionne globalement bien. La photographie est soignée, délicate. Le découpage est pertinent, jamais trop invasif et JJ trouve le moyen de renforcer le côté humoristique/absurde de certaines situations. Le montage est parfois un peu lent, mais ça reste loin de la lenteur obsessionnelle des premiers films de Jarmusch. Les acteurs jouent très bien, juste dommage d'avoir autant de plans de Driver (qui conduit, héhé) souriant.
Bref, ça se regarde.
Créée
le 26 déc. 2018
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