Je ne peux qu’apprécier l’élégance de Grand Corps Malade d’intituler son film Patients pour raconter son histoire.Là encore, il veut mettre en avant le groupe du centre de rééducation ( avant son individualité) pour montrer qu’il a joué un rôle pour se rebâtir. La diversité des gens qu’il a côtoyés pendant son hospitalisation ( et auxquels il a accordé à des moments donnés sa gratitude),les moments de doutes et les petites victoires du quotidien sont montrées avec justesse et Grand Corps Malade ( ainsi que son coréalisateur) ont préféré une tonalité enjouée et rarement fataliste pour leur film. Patients fait donc passer de bons moments et vous comprenez que l’optimisme est finalement l’ingrédient le plus indispensable pour aller de l’avant.Quand Ben quitte son centre pour retrouver sa vie, ce n’est que le début de son nouveau départ. En arrêtant le film à cette étape, Grand Corps Malade préfère aussi ne pas tomber dans l’écueil d’un happy-end, montrer que d’autres « espoirs adaptés » peuvent s’imposer quand le duo physique/ mental est en plutôt bonne adéquation.Pas mièvre, sans pathos, Patients incite un regard réaliste et bienveillant sur le handicap.Le film réaffirme, dans le prolongement de son réalisateur, que la vie regorge d’épreuves surmontables et que la réinvention de soi n’est pas vaine.Un superbe message auquel nous ne pouvons que rendre hommage tant il est fondamentalement résilient.