Wyoming 1947. La jeune Tara et son chien Paul assistent au crash d’un ovni.


San Diego, de nos jours.



Deux geeks anglais sont en vacances,



prêts à explorer les sites liés à la mythologie alien dans le sud des Etats-Unis. Graeme et Clive sont deux adulescents en vadrouille sur les routes du Nevada, goûtant aux plaisirs du road-trip en camping-car. Timides et tendance asociaux, ils sont mal à l’aise dans la foule ou loin de l’autre.
Leur rencontre avec Paul, petit homme vert aux immenses yeux galactiques, va changer ça.


Dans la veine de la trilogie Cornetto, n’hésitant pas à faire appel au couple de comédiens qui en fait le succès, Greg Mottola s’essaye au mockbuster décalé, entre ET et Thelma et Louise, mais n’a pas le talent d’Edgar Wright.


Si Nick Frost et Simon Pegg acceptent de rempiler dans des rôles proches de ceux qu’ils ont créés lors de Shaun Of The Dead, le couple d’inséparables amis naïfs et peu aventureux, si chacun des comédiens qui les accompagnent là est au diapason (Jason Bateman, impeccable et impitoyable agent du gouvernement, Joe Lo Truglio et Bill Hader en savoureux bleus idiots, l’excellente Kirsten Wiig pour venir déstabiliser les deux héros, et spéciale apparition de Sigourney Weaver), le film n’a pas l’inspiration formelle des opus de la Blood & Ice Cream.
Ni le souffle humoristique entre cynisme et absurde britannique.
Ni ses références classiques.


Certes les clins d’œil à l’univers de la science-fiction contemporaine sont légions, mais ne sont que décors, accessoires, détails. Un autocollant par ici, les t-shirts des personnages, les dialogues. Mais rien de ce qui construisait l’identité visuelle inspirée de codes rigoureux des films d’Edgar Wright. Oui, on apprécie que les deux geeks parlent le klingon, on sourit aux nombreux costumes des visiteurs du Comic Con, on profite avec plaisir de cette musique jazz au bar, celle-là même qui se joue sur Tatooine, le Mos Eisley Cantina Theme. Oui on se laisse faire quand au téléphone, Paul donne à Steven Speilberg des conseils scénaristiques. Mais au final, deux séquences mises à part (ouverture et séquence finale), tout ça ressemble plus à l’accumulation qu’à l’hommage intelligemment réfléchi, construit.


Pour autant,



il est toujours question d’amitié,



thème central de la Blood & Ice Cream.
La séquence finale, plus que librement inspirée du succès de Spielberg, met en scène le départ de l’extraterrestre, dans la forêt auprès d’une montagne, en compagnie d’une petite fille triste (oui bon, quelques soixante années ont passé et elle a vieilli, mais c’est une petite fille, ours en peluche dans les bras). Et célèbre l’amitié : ce que les hommes font les uns pour les autres, tout mettre en œuvre pour aider celui qu’ils aiment, jusqu’au sacrifice s’il faut. Pour une fois, chacun son tour, Nick Frost ne s’y colle pas.
Évidemment l’au revoir est difficile. Moins qu’attendu.
Tout va bien pour tout le monde.



C’est une comédie avant tout.



Américaine. Légère.
Divertissement réussi oui, mais sans atteindre à l’extraordinaire, agréable mais routinier.


      Matthieu Marsan-Bacheré  

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