Risi a été le précurseur de bien des sous-genres, cependant Pauvres mais beaux est une de ses créations les moins enclines à faire réfléchir sur l'état de la société.


Comédie sans demi-tons qui parle beaucoup pour souvent tourner autour des mêmes concepts et des mêmes lieux, il gâche tous types de potentiels dans le martèlement monotone de son thème : le couple formé en un jour qui se dispute puis se réconcilie et parle mariage tout le jour suivant. Se voulant explorateur de la superficialité, il en devient superficiel lui-même et plus très à même de donner une vision ni drôle ni proprement dénonciatrice du machisme qui faisait alors sa loi.


Même sa poésie, tissée rapidement mais reconduite par les soupirs nostalgiques d'une jeune fille éprise, et même ce petit côté mélancolique qui nous faisait croire un peu en l'histoire, rien de tout ça n'est respecté, et l'on finit par les dissoudre dans une conclusion attendue, diluée, voire rendue muette par trop de paroles. Si Risi s'adonnait ici pour la première fois à la comédie fluette, ce n'est pas une expérience concluante.


Quantième Art

EowynCwper
3
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2020

Critique lue 166 fois

1 j'aime

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 166 fois

1

D'autres avis sur Pauvres mais beaux

Pauvres mais beaux
Reymisteriod2
8

Un grand film transitoire

De légers spoil J’ai récemment acheté la trilogie du pauvre de Dino Risi en blue-ray que je voulais voir depuis si longtemps ! Et que dire ? Ce premier opus est un petit bijoux de la comédie à...

le 9 mars 2019

4 j'aime

1

Pauvres mais beaux
Cinephile-doux
7

Jeunes et insouciants

Deux garçons à Rome. Ils courtisent la même fille, ont un travail sans intérêt et mordent dans la vie à belles dents. Ils sont jeunes et insouciants. Un film de Dino Risi léger comme l'air qui met en...

le 30 août 2019

4 j'aime

2

Pauvres mais beaux
Eric31
7

Critique de Pauvres mais beaux par Eric31

Pauvres mais beaux (Poveri ma belli) est une comédie italienne légère et plaisante réalisé par Dino Risi, coécrite par Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosa... qui met en scéne deux jeunes...

le 22 févr. 2017

3 j'aime

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 25 oct. 2018

8 j'aime

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

7 j'aime