Où trouver l’enthousiasme qu’avait su engendrer le précédent film du réalisateur, Dernier Train pour Busan, devant cette suite répétitive et laborieuse qui recycle tout un imaginaire post-apocalyptique emprunté à diverses œuvres majeures telle que New York 1997 de John Carpenter, Mad Max III de George Miller ou encore – œuvre moins majeure, certes – The Running Man de Paul Michael Glaser ? La seule qualité véritable réside dans l’exécution des scènes d’action, menées tambour battant à la manière, il faut bien le reconnaître, des cinématiques de jeux vidéo actuels ; car Sang-ho Yeon sait filmer le chaos, réussit à orchestrer l’altercation des corps vivants, morts-vivants et automobiles avec ce mélange de vitesse du choc et de lourdeur desdits corps qui se frappent, qui se mordent, qui se craquent. Malheureusement, son scénario tombe dans les facilités du genre et scinde son histoire en deux pour des allers-retours pénibles jusqu’au rassemblement final, empêchant toute puissance immersive de s’installer sur le long terme.
L’autre problème tient certainement à l’écriture des personnages : la caractérisation artificielle des protagonistes semble aimantée par l’impersonnalité des zombies, si bien qu’ils apparaissent souvent bien fades et interchangeables. Et ce n’est pas cette petite fille guerrière qui changera quelque chose, ses traits de personnalité étant singés aux héroïnes d’Aliens ou de Mad Max. Une poignée d’idées graphiques restent néanmoins en mémoire, à l’instar de la voiture téléguidée qui attire les monstres en raison de ses lumières colorées ou encore de la camionnette de charme lancée en pleine horde de zombies. Un art du contraste que le film néglige trop, exception faite des jeux du cirque pendant lesquels les victimes portent, sous un éclairage jaune, un nombre inscrit sur leur peau à la peinture rouge, se complaisant dans des pénombres qui finissent par déteindre sur l’appréciation du long métrage. Peninsula ne constitue donc pas une suite au niveau de son aîné, et c’est bien dommage.