En 2016, Dernier train pour Busan fait sensation en revisitant le film de zombie dans l'espace confiné d'un train. En 2020, alors que ce sont les spectateurs qui risquent d'être confinés, et après quelques rebonds de date de sortie ironiquement dus à une épidémie, Peninsula, sa suite finit par arriver sur les écrans.


Une courte introduction en forme de clin d’œil puisqu'elle se déroule cette fois dans un bateau replonge dans le bain du précédent opus, mais c'est pour mieux s'en détacher ensuite. Loin de vouloir reproduire le jeu des contraintes de Dernier train, Peninsula préfère se saisir pleinement des codes du genre. Il perd, certes, en originalité, mais gagne en liberté.


Le pitch rappelle New York 1997. Des mercenaires sont largués dans une Corée post-apocalyptique remplie de zombies, et de quelques survivants, pour récupérer de l'argent abandonné dans un camion. L'atmosphère nocturne n'est pas justifiée que par le scénario (les zombies ne voient pas la nuit) mais par une vraie envie de mise en scène où les zombies se retrouvent guidés et manipulés par divers artifices lumineux, de voitures RC aux phares ou aux fusées éclairantes. Au delà du groupe de zombies, c'est une petite famille de loups solitaires débrouillards mais constamment en danger qui déploient son astuce pour échapper à la horde. Mais ce ne sont pas les seuls survivants. Derrière des barricades, une meute violente est nourrie aux jeux du cirque. Couplet classique du genre, l'Homme est bien plus dangereux que le zombie.


Effets spéciaux crades pour environnement sale. Les voitures en CGI vrombissent entre les zombies et les bâtiments écroulés. La deadline est proche, au bout de trois jours le bateau pour les ramener vers la Chine fera demi tour. Alors que dans Dernier train les protagonistes cherchaient l'ouverture vers les grands espaces, la sortie du tunnel, Peninsula agit comme un retour de bâton où plus aucun espace n'est sûr, sauf celui contrôlé d'un bateau ou d'un hélicoptère. Pas une grande révolution, mais un second volet honnête qui, ne réinventant pas le genre, sait au moins réinventer son concept originel. A inscrire au côté des suites un peu kitsch mais assumées comme Los Angeles 2013 ou Mad Max 3.

yhi
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le 27 oct. 2020

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