Un réalisateur met souvent dans son film le cliché de la femme (souvent blonde) aux belles formes et peu intelligente, comme les fameux plans fesses qui présente Megan Fox dans Transformers ou Scarlett Johansson dans Hitchcock. Dans Perfect Mother, Anne Fontaine prend le (mauvais) parti de faire elle aussi des clichés, mais du coté féminin, le tout noyé dans une histoire où deux amie d'enfance, Lil (Naomi Watts) et Roz (Robin Wright), tombent soudainement amoureuses du fils de l'autre. On pensait Chris Hemsworth être le type du surfeur australien bodybuildé, mais c'était avant d'avoir vu les enfants apollons des deux femmes. Ne vous inquiétez pas mesdames, vous pourrez juger par vous même car la fameuse scène de douche torse nu d'Australia est bien présente.
Dans tout ce Gloubi-boulga ressort quelque chose, plus malsain, car en choisissant des actrices quasi-similaires Anne Fontaine met un thème en évidence, celui de l'inceste.

Contrairement à la mère de Stifler d'American Pie, Lil et Roz sont des couguars qui ne s'assument pas. Et pourtant, elles ne peuvent s'empêcher de croquer la pomme interdite, montrant l'une des plus belles visions de couple au cinéma : les mères confondent l'amour avec la baise. Perfect Mother est tout sauf un film d'amour, la preuve en est que dans tout le film seule une scène, entre Roz et Ian (Xavier Samuel), montre un semblant d'affection. Les mères, censée avoir toutes deux vécues des histoires d'amour, confondent tout simplement un amour d'un amant, et à partir de là tous les dialogues deviennent sans fondements. Le jeu d'acteur, déjà invisible lors des scènes sur la plage entre les deux filles qui se la joue à la Sex and the city, se retrouve incapable de rendre un "Je suis amoureux de lui" vrai, aucun amour n'existe ! Et non seulement les personnages ne pensent qu'à pénétrer sauvagement, mais en plus dès que l'un des deux du couple s'en va, l'autre en profite automatiquement pour aller voir ailleurs, tel mère tel fils ! Comment nous faire croire à une histoire d'amour, nous la faire ressentir, alors qu'il n'y en a aucun, simplement du plaisir charnel ?
Là où Perfect Mothers devient intéressant, ce n'est pas dans les scènes entre amants, mais dans les scènes entre mères et fils. Lorsque les fils se battent, les mères (qui courent en les voyants dans l'eau et marche sur le plan d'après, merci le montage) ne vont plus vers leurs enfants mais vers leurs amants. Un changement s'opère, au point qu'il devient très dérangeant de voir Ian se comporter avec sa mère de la même manière qu'avec sa concubine. Malheureusement, à l'image de cette bagarre qui se clôt aussi rapidement qu'elle s'est crée sans rien apporter à l'histoire, ce thème d'inceste qui aurait pu sortir le film d'un produit de masse ne se révèlera jamais vraiment. Chaque évènement du film devient anodin, à l'image de ces beaux plans paysages. Très beaux, certes, mais pas de quoi rembourser le prix de la place.
Comme pour meubler, Perfect Mothers se perd pendant la moitié du film en s'efforçant de nous montrer la vie des deux couples 2 ans plus tard, puis au moins 4 ans encore plus tard. Mise à part des maquillages inexistants (Naomi Watts est très bien conservée à 44 ans, mais quelle surprise aurez vous de voir qu'à 50 ans elle n'a pris que quelques rides, et encore, elle ne les a que sur un plan marqué !), on se demande bien où la réalisatrice veux en venir. Car cette fin revient tout simplement à la moitié du film. Y aurait-il une nécessité de durée, ou Anne Fontaine serait-elle accro à la torture oculaire ?

Les thèmes de Perfect Mothers auraient pu être intéressants s'ils n'étaient pas encombrés de scènes trop simplement écrites, voir même irréalistes, comme la scène où Tom, fils de Roz, questionne Lil en plein repas de "famille" sur... ses seins ?! Imaginez-vous en faire de même avec la meilleure amie de votre mère, tranquillement assis autour d'une table avec une bonne bière à la main ! Les histoires les plus simples sont les meilleures, oui, mais il ne faut pas non plus prendre le public pour un idiot.
En somme, le film devient une assurance pour les femmes que, même âgées, elles peuvent se trouver son petit corps musclé, son petit Ian sortit tout droit du troisième Twilight en insistant, bien entendu, sur son joli petit cul.

Pierrick Boully
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le 23 sept. 2013

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