Bien que le sujet présenté au travers du pitch m'intéressait, je me disais que ce film serait bien naze. Mais la curiosité l'a emporté. Et tant mieux. Parce que j'ai pris du plaisir.


Déjà, le vrai sujet n'est pas cette histoire de permission ; c'est un prétexte, comme cette histoire de bébé, pour nous présenter des personnages qui se cherchent, qui cherchent à comprendre qui ils sont et ce qu'ils veulent dans la vie. Et ainsi l'on va suivre quatre personnages pour qui tout semble aller de prime abord mais qui vont se rendre compte que tout n'est pas si rose.


D'un côté, c'est vrai que je suis déçu que la polygamie soit montrée comme un mal. Même si cela servira à l'héroïne à se trouver, on ne peut s'empêcher de penser que lorsqu'elle trouvera le bon, ce sera retour à la monogamie. Un personnage le dit d'ailleurs : tous ceux qui ont essayé la polygamie s'en sont mordus les doigts. Vrai ? Non, en réalité, il existe des couples qui vivent très bien le partage, l'amour libre, le libertinage, le candaulisme, l'échangisme etc. . Et j'aimerais bien voir un film où ce genre de pratique n'est pas montrée du doigt uniquement de façon négative, il faudrait montrer que des gens vivent heureux ainsi.


Pour ce qui est de l'intrigue, ça fonctionne globalement bien. La fin est un peu abrupte et vite expédiée, comme s'il manquait un chaînon de l'évolution. Du moins pour l'homme du couple ainsi que le compagnon qui ne voulait pas d'enfant : ces deux personnages suivent la même évolution éclair ; on peut imaginer que la cause soit un mouvement de panique et donc plus un repli sur soi-même qu'une réelle évolution, n'empêche que ça manque d'un certain développement. Quant aux deux autres personnages, même si pour le gay désirant être papa c'est moins bien mis en place, on sent que tout le film tourne autour de leur révélation personnelle. Le personnage féminin est particulièrement bien géré. Dommage quand même de lui avoir attribué cette sous-intrigue scolaire (je suis d'accord avec le fait que ce qu'il se passe dans la vie personnelle a un impact sur la vie professionnelle et inversement, mais ce n'est pas vraiment utile de faire ce lien ici vu le peu d'intérêt que l'on porte sur son activité professionnelle ; ce qui nous intéresse c'est l'évolution des personnages, cette quête de soi dans le sens global et non au détriment d'une étude ; bon, après, c'est vrai que la question finale de la prof est cruciale : qu'attendez-vous de la vie?).


La mise en scène est plutôt soignée. On sent que le ciné indie a évolué, que le temps des flous de typiques de la prod focus est révolu ; ce n'est pas grave, c'est bien monté, plus dynamique que ce qui se faisait à cette époque (plans moins longs), il se passe des choses à l'écran, on peut se permettre un certain maniérisme sans éclater le budget. La BO est très chouette. Les acteurs font du très bon boulot, Dan Stevens m'a particulièrement bluffé dans la scène où il est défoncé.


Bref, c'est sympa.

Fatpooper
7
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le 30 mai 2018

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Fatpooper

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