Persuasion par iori

On débarque un peu à l’improviste en pleine conversation mondaine, avec l’impression d’avoir loupé le début.
Heureusement, l’univers Austenien nous est tellement familier que nous n’avons aucun mal à y retrouver nos marques. Et puis les conversations entre gens du monde n’ont plus de secret pour nous.
N’empêche qu’on est un peu frustré de se dire que notre héroïne a déjà rencontré et succombé au charme de son Don Juan qu’elle a pourtant bien refroidi en l’éconduisant il y a quelques années.
Mais ça, c’était avant.
On a du mal à comprendre comment la reconquête d’un amour que nous n’avons pas vu va nous embarquer.
Et puis on retrouve les petites intrigues de la noblesse anglaise en perdition, le conflit entre la sobriété et l’intelligence d’Anna et la frivolité et l’inconstance des autres. On voit mal comment elle pourrait faire du mal au si parfait et si droit capitaine.
Et en même temps on retrouve dans leurs fièretés réciproques et dans leur incapacité à se dérider des thèmes habituels à Jane Austen.

Bref on accroche assez bien, et on regarde tout ça avec délices.
Du moins on aimerait vraiment se régaler, et on le pourrait s’il n’y avait cette manière de filmer maladroite, qui insiste lourdement sur les gros plans pensant sans doute faire ressortir une émotion qui ne passe jamais à travers l’écran.
C’est vraiment dommage, mais ça donne bien envie de lire le roman.