Quand Disney dépoussière et sublime ses classiques

L’ère des remakes fait rage depuis quelques temps, le carnage continue lentement mais surement, les films de l’enfance de beaucoup de gens se font saccager un à un. Trop de remake tous insipides les uns que les autres. On ne peut s’empêcher de venir à ce constat : les studios reprennent des noms de franchises connues et les remanient à leur sauce mais au final, ça n’a plus rien à voir avec l’original. Autant changer le titre, ça reviendra au même. Est sorti récemment Peter et Elliott le dragon, film live des studios Disney qui ont décidé depuis quelques temps de restaurer, remanier leurs grands classiques. Après Maléfique, Cendrillon et récemment Le Livre de la jungle, un nouveau classique est dépoussiéré...


Et encore une réussite pour Disney


J’avais très peur pour Peter et Elliott le dragon. Ce qui faisait le charme de ce film c’était la combinaison prise de vue réelle et dessin animé. Tout comme Qui veut la peau de Roger Rabbit. Figurez-vous que dès les premières secondes, les larmes sont montées. Pas des larmes de tristesse, pas des larmes de colère parce que je ne retrouvais pas ce que j’aimais tant, mais des larmes de joie. En décidant, tout comme la relecture de Cendrillon, de raconter l’histoire sous un autre angle, étoffer certains éléments de manière inédite en remontant dans le passé de notre personnage principal, on a la sensation de plonger dans la sensibilité du réalisateur. Ca émeut par tant de tendresse et d’émotion. Comment Peter est devenu orphelin ? Comment a-t-il rencontré Elliott ? Comment est née cette amitié ? Nous avons enfin les réponses à ces questions. On ne s’arrêtera pas là puisque très vite, les nostalgiques naviguent en terrain connu, retrouvent leurs marques.


Comme s’ils retournaient dans la maison de leurs grands parents ou retrouvaient un ancien ami. Malgré son coté plus réaliste, plus sombre et son absence totale de chanson (qui faisait le charme de la version originale), Peter et Elliott le dragon est du pur conte pour enfant. A l’image d’E.T, notre relecture de ce classique de Disney qui a des allures de film rétro des années 80, joue sur le coté naïf et merveilleux des enfants qui sera corrompu par le monde des adultes, notamment de la police qui cherchera à capturer Elliott. Adultes qui ne croient pas en l’impossible, en l’imaginaire et en sont effrayé. Là encore on pointera cela du doigt. Bouh c’est vilain de perdre son âme d’enfant ! Et donc, pour pouvoir profiter pleinement du film, vivre cette aventure fabuleuse, il faudra croire en cette histoire, croire en l’impossible. Des thèmes comme l’amitié, la famille sont mis en avant. Au revoir Passamaquoddy, l’intrigue se déroule dans une petite ville entourée d’une immense foret, ce qui permettra au réalisateur de mettre un petit accent écologique. Sans pour autant jouer les moralisateurs.


Laissez-vous emporter par ce conte magique


Le point central dans cette version : l’amitié, le lien fraternel fort qui lie Peter et son dragon. Peter a passé plus de six de sa vie dans la foret avec Elliott qui l’a protégé, c’est occupé de lui. Un lien fabuleux et intime c’est développé entre les deux êtres. Sans Peter, Elliott est perdu, et inversement. Et ça, on vous le fera ressentir au moment où Peter, accidentellement, sera découvert par les hommes et emmené chez l’un d’eux. Comment est-ce possible ? Comment réussir à nous émouvoir ? Là encore, en plus de multiplier les moments attendrissants entre l’enfant et la créature, l’équipe du film a fait une prouesse d’un point de vue technique. Elliott n’est plus un personnage de dessin animé mais un personnage en image de synthèse. Pour rendre plus vrai que nature cette créature, Disney a fait appelle à une grosse pointure du cinéma, la société WETA, société d’effets spéciaux qui a travaillée avec Peter Jackson. Le dragon Smaug dans Le Hobbit, c’est eux.


Elliott est donc un vrai dragon gigantesque mais avec les écailles en moins. Pas très agréable à caresser, il sera donc décidé que notre gentil dragon sera tout poilu, tout doux. Là je vais soulager bons nombres de fans de la première heure : Elliott se comporte toujours comme un chien, ronronne comme E.T (en plus viril) pour s’exprimer, est toujours farceur, joueur, câlin, digne d’un animal de compagnie. D’ailleurs il se déplace comme un chien et court même après sa queue. Et en plus, qu’est ce qu’il est mignon. Le nombre de fois où l’on a cette envie de le caresser, le câliner, ne se compte plus. Quel enfant n’a jamais rêvé d’avoir un dragon comme ami ? Un ami qui crache du feu, qui est le seul être capable de vous protéger et qui vole ? Comme si ça ne suffisait pas pour nous émouvoir, Elliott est hyper expressif, possède les mêmes mimiques que sa version animé. La joie, la peine, la tristesse, la colère, toutes ses émotions sont retranscrites à la perfection. On croirait qu’il est vrai. Et ces petits passages où le dragon sanglote, comment ne pas être ému ? Elliott qui même dans cette nouvelle version a toujours du mal à maitriser ses atterrissages et enchaine les maladresses pour notre plus grand plaisir. Oui parce qu’en plus de vous faire pleurer, vous apaiser, on vous fait beaucoup rire. Une amitié aussi solide entre un enfant et un animal, on n’avait pas vu ça depuis le film Croc Blanc, de Randal Kleiser.


Casting réjouissant pour récit bienveillant


L’acteur qui a été choisit pour interpréter Peter, c’est le jeune Oakes Fegley qui reprend le flambeau laissé par l’adorable Sean Marshall. Interprétation un peu différente mais similaire. On s’y attache à ce petit bonhomme aussi sauvage que Tarzan, et ce, dès le début. Il joue de manière juste, authentique. Pas beaucoup de dialogues, on privilégie surtout la gestuelle, les expressions de son visage. Remplit de gentillesse, remplie de bravoure, de pureté et de bonté, il fait des merveilles. Et il n’est pas le seul.


On retrouve à ces coté Bryce Dallas Howard qui troque ses talons aiguilles (cf Jurassic World) pour une tenue de garde forestière. Fabuleuse, attachante, l’actrice joue parfaitement la future mère adoptive.


Robert Redford reprend le rôle de son père, tenu auparavant par Mickey Rooney. Notre personnage n’est, contrairement à son homologue, pas un alcoolique prit pour fou, mais un vieil homme, sculpteur de bois, conteur pour enfants à ses heures perdues. Conteur qui croit en l’inimaginable et tente de percer l’esprit fermé et sceptique de sa fille.


Petite nouveauté, le personnage de Grace (Bryce Howard Dallas) est fiancé à Jack (incarné par Wes Bentley), un homme qui a une petite fille de l’âge de Peter. Interprétée par l’actrice OOna Laurence (vue dans La rage au ventre), ce personnage intello, véritable garçon manqué qui n’a pas beaucoup d’amis et servira de confident pour Peter est un nouvel élément positif de notre film. Comme Peter, Natalie se sent seule malgré l’amour que lui portent son père et sa future belle mère. Quel meilleur moyen de combler se vide en la faisant rencontrer le petit garçon ? Epatante une fois de plus, tout comme son partenaire Oakes Fegley. L’alchimie parfaite, c’est eux qui font le plus gros du travail. Ce qui fait que Peter et Elliott le dragon est un film qui s’adressera avant tout aux plus petits meme si le coté gigantesque d’Elliott et sa première apparition peu surprendre, tout comme ces moments de colère (Ba c’est normal, on touche à Peter !).


Simple mais profondément beau et émouvant


Toute cette galerie de personnages pour faire de ce film un film émouvant rempli d’humanité. La magie Disney perdure pour notre plus grand bonheur. Les plans, ses magnifiques paysages boisés ainsi que la photographie sont réussis, tout comme les scènes de vol totalement immersives. La sensation de liberté, on l’a ressent. Pour les musiques, les chansons ont certes disparues mais les musiques composées par Daniel Hart sont envoutantes. Est rajouté en plus des musiques aux allures de musique country donnant cette petite touche charme pour notre film. La palme revient aux titres (The Lumineers pour son Nobody Knows et la somptueuse Lindsey Stirling pour son titre Something Wild). Un délice pour les oreilles. Musiques country peu nombreuses et ne gênant pas l’histoire. L’histoire se passant en Nouvelle Zélande dans les années 80 (l’original se déroulait au début du vingtième siècle), les personnages ayant un look de Texan, ça colle mieux.


Pas de personnages caricaturaux ou stéréotypés (bon à la rigueur le personnage de Gavin joué par Karl Urban qui manque un peu de profondeur), les sentiments sont réels. Amis nostalgiques, les larmes vont couler. Des petits changements sont à prévoir. Peter ne s’évade pas de l’orphelinat et n’est donc pas poursuivit par sa famille adoptive. Il ne se réfugiera pas dans un phare en bord de mer et ne devra pas faire face au méchant Docteur Terminus, véritable charlatan qui en aura après Elliott. Pas de méchant loufoque donc, juste un méchant pas vraiment méchant, plutôt cupide et aussi bête que ces pieds.


Au final, Peter et Elliott le dragon est différent mais pareil d’un point de vue émotion que sa version original. Du rire, des larmes de tristesse, des larmes de joie, de la colère, de l’injustice, du suspense, des moments de peur, de magie, de liberté, d’enchantement, de tendresse et d’amour, cette relecture est sans aucun doute un chef d’œuvre à mes yeux, LE meilleur film live des studios. Merci Disney, merci de m’avoir rappelé pourquoi j’aimais aussi fort vos films, merci de m’avoir fait redécouvrir sous un nouveau jour ce film cher à mon cœur, et merci de m’avoir replongé dans mon enfance l’histoire d’une petite heure et demie. A ne surtout pas rater, vous ne le regretterez pas, tout comme vos enfants qui risquent d’être émerveillés et vouloir à tout prix un dragon pour noël (faut demander à la princesse Daenerys de Games of thrones, elle en a trois).

Jay77
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le 23 août 2016

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Jay77

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