Encore un très beau documentaire de Sébastien Lifshitz après la découverte de son travail cette année avec Adolescentes au cinéma qui m'avait bien remué.
On retrouve des procédés de tournage similaires. Le cinéaste s'efface pour filmer constamment la famille et ce qu'elle traverse. Puis, par la magie du montage, assemble des morceaux de vie. Je n'imagine même pas le travail colossal derrière cet entreprise pour être pertinent tout en cherchant l'épure et le vrai dans des centaines d'heures de rush.
On est immédiatement touché par cette petite fille qui ne sent pas à sa place dans ce corps et le combat que mène sa famille pour qu'elle puisse juste vivre une enfance heureuse et insouciante.
Difficile cependant de ne pas jouer au jeu des comparaisons avec son grand frère qui était davantage ambitieux en filmant des adolescentes durant 5 années consécutives. La portée philosophique de ce documentaire fleuve étouffe forcément celui-ci beaucoup plus resserré et centré sur un unique sujet. On regrette forcément de ne pas voir des témoignages antagonistes pour enrichir le propos (même si rien que par certaines images de danse, on comprend la violence infligée à cette gamine). Cette zone sombre restera en OFF et tout ne sera que bienveillance autour de l'enfant.
Un nouveau film retraçant le combat de Sacha dans 5 ans serait pertinent (bien que voyeuriste par certains égards). Car en effet, on ressort la gorge nouée pour cette gamine qui a su s'affirmer dès son enfance, mais dont le parcours est encore long et tortueux avec l'arrivée de l'adolescence et de son corps qui va encore lui jouer des tours.
Une réelle découverte en 2020 pour ma part que ce réalisateur offrant de beaux documentaires sur des sujets sociétés. J'aime sa façon de travailler le montage, la musique, pour magnifier ces hommes et femmes qui traversent les épreuves du réel.