"Human interest" ("de l'aventure humaine") : c'est ainsi que le protagoniste-journaliste en perte de vitesse (Steve Coogan, double fictif de Frears?) identifie, d'abord avec dédain, l'histoire de cette mère à qui les enfants ont été enlevés et revendu lorsqu'elle était jeune nonne. Les deux auraient mieux fait de rester sur cette réserve : Philomena se complaît, comme un article plein de savoir-faire mais un peu racoleur de Paris Match, dans l'émotion factice et facile du fait divers, sans vraiment réfléchir (ou très artificiellement, par des seconds rôles caricaturaux ou sur le mode du "je le fais pas...oh puis si finalement je le fais") sur ses implications morales ou sur son potentiel polémique. A cette profondeur ou cette férocité, le film préfère se reposer sur l'empathie forcément provoquée par la mamie courage très bien campée par Judi Dench, et sur une série d'artifices lacrymaux (les flash-backs, please...) et de réflexions démagogiques (sur le thème de la simplicité et autres sagesses de comptoir). C'est fait avec maîtrise et efficacité, mais on peut regretter que Frears, au bout d'une belle si inégale carrière, ne semble plus viser que la case téléfilm familial amélioré du dimanche soir.