Pi
6.8
Pi

Film de Darren Aronofsky (1998)

Sean Gullette ne représente pas vraiment la perfection au masculin, sinon un Max Cohen plutôt rasoir, pas fou, mais sur le fil. Quelque part entre génie et folie (les deux sont encore et toujours liés décidément), il est convaincu que le monde, de la bourse notamment, est régi par une suite de chiffres, une paterne.

PI-STYLE
Pas terne, telle est la réalisation de Darren. On retrouve déjà son artifice favori, le "montage cut hyper-stylisé-t’as vu-tu vois". Ce dernier ne me dérange pas, à vrai dire il colle même plutôt bien à l’effet speed que l’on imagine à la prise de drogues et/ou médicaments (oui j’imagine, après tout je n’ai jamais pris de médicaments). Le noir et blanc très tranché, sans nuances, granuleux, est bien vu également. Il confère au film une esthétique assez unique.

"Pi", avec son héros halluciné, nous plonge dès les premières minutes dans le malaise, la démence, la paranoïa de son protagoniste, coincé entre des fanatiques religieux et une grande corporation. On y croit, on est captivés, grâce à la mise en scène appuyée d’Aronofsky, mais également grâce à l’intervention de personnages comme celui de Sol, interprété par l’excellent Mark "Tio Salamanca" Margolis, acteur que l’on retrouve d’ailleurs dans tous les longs métrages du réalisateur.

PI, SI CULTURE
Mais c’est de plus en plus noyé sous les effets de Darren, que j’ai fini par décrocher totalement suite à une scène de poursuite tournée façon "je vais vomir et je reviens", digne du panthéon des œuvres les moins bien filmées, si ce dernier avait seulement existé (ah, on me signale que c’est le cas, et que cela s’appelle…les Oscars ?). Clint Mansell, bien moins inspiré qu’il ne le sera dans "Requiem For A Dream" (ou encore "Mass Effect 3", dans un tout autre registre), n’aura pas réussi à maintenir mon attention.

Je ressors déçu de ce premier film du réalisateur. Une sorte de brouillon, passionnant à suivre mais pénible à regarder, de ce que sera "Requiem For A Dream" sur nombre de procédés visuels et narratifs. Après une telle épreuve, 3.14 me semble une note toute indiquée. Mais "Pi", c’est aussi de bonnes idées, et quelques très bonnes scènes. Ce sera donc 4. On n’aura qu’à dire que je ne sais pas arrondir…
Gothic
4
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le 27 nov. 2013

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